La ville de Toronto se joindra-t-elle à la course pour l’organisation des Jeux d’été en 2024? Marcel Aubut, le président du Comité olympique canadien (COC), a déjà répondu par l’affirmative. Le charismatique dirigeant québécois (notre photo) a été l’un des premiers à se prononcer en faveur d’une telle candidature. Il mène aujourd’hui une bataille quotidienne pour l’imposer aux autres décideurs, dont le maire de la ville, John Tory. Le temps presse, mais Marcel Aubut y croit. Il l’a expliqué à FrancsJeux à l’occasion de la récente session du CIO à Kuala Lumpur.
FrancsJeux: Toronto sera-t-elle candidate aux Jeux d’été en 2024?
Marcel Aubut: Nous y travaillons tous les jours. Les choses avancent. Nous pesons le pour et le contre. L’intérêt est grand de la part de la ville, mais nous ne pouvons pas partir dans une telle aventure sans le maire. Nous devons y aller ensemble. Nous avions convenu de ne pas évoquer le projet avant la fin des derniers Jeux Panaméricains. Mais ils ont été un tel succès, à tous les points de vue, qu’il m’a semblé qu’il ne fallait plus attendre. Ces Jeux Panaméricains 2015 à Toronto ont dépassé nos plus grandes espérances. Ils ont été presque parfaits.
La question des transports n’a pourtant pas été une complète réussite…
Le premier jour, en effet, puis tout a parfaitement fonctionné.
Aux Jeux Panaméricains, les distances entre certaines sites étaient importantes. N’est-ce pas une faiblesse pour un projet olympique?
Non. Au contraire, le modèle des Jeux Panaméricains de Toronto représente l’avenir. Aujourd’hui, une ville ne peut pas supporter seule le coût et l’organisation des Jeux. Le projet doit impliquer la participation de toutes les métropoles de la région. En éloignant les sites, on peut constituer un héritage plus fort. Un héritage qui servira à une population beaucoup plus importante. Le modèle de Toronto colle parfaitement à l’Agenda 2020 du CIO. Il partage les responsabilités et l’accessibilité.
Il reste seulement un peu plus d’un mois avant la date limite du dépôt des candidatures. Le temps ne joue-t-il pas contre vous?
Non. Nous y travaillons tous les jours. Et puis, les choses sont souvent plus faciles quand le temps manque. Nous pouvons plus facilement aller à l’essentiel. Nous ne partons pas de zéro. En organisant les Jeux Panaméricains, il était clair que l’événement aurait une suite. Après un tel succès, il est légitime de vouloir une suite immédiate.
Les difficultés rencontrées par le comité olympique américain pour désigner la ville candidate aux Jeux peuvent-elles jouer en votre faveur?
Je ne vois pas les choses ainsi. Quand on prépare une candidature, on ne regarde pas la concurrence, on se concentre sur son propre projet. Les Américains travaillent sur leur dossier, nous sommes sur le nôtre. Avec l’Agenda 2020, les choses sont désormais orientées vers la recherche de la meilleure candidature. Inutile de regarder ce que font les autres. La concurrence, on la regardera au dernier moment.
Paris était jusque-là la seule candidature du monde francophone. Une entrée du Canada dans la course aux Jeux en ajouterait une seconde…
En effet. Mais c’est la vie…