Les Américains savent s’y prendre pour entretenir une illusion de suspense. Après avoir fait volte-face avec Boston, épisodique ville candidate aux Jeux d’été en 2024, le comité olympique américain (USOC) a visiblement fait son choix pour revenir dans la course. Un choix californien: Los Angeles. Mais ses dirigeants ne le disent pas encore tout a fait officiellement.
Le conseil d’administration de l’USOC était réuni à l’aéroport de Denver, dans le Colorado, mercredi 12 août. Une réunion poursuivie par une conférence de presse téléphonique. Aux questions sur l’état d’avancement des discussions sur les JO de 2024, Larry Probst, le président de l’USOC, s’est montré clair: « Nous continuons à croire aux chances d’une candidature des Etats-Unis pour les Jeux de 2024. A la fin de notre réunion, nous avons orienté toutes nos discussions sur une potentielle candidature de Los Angeles. » Larry Probst, par ailleurs membre du CIO, a précisé que l’USOC avait donné carte blanche à son directeur exécutif, Scott Blackmun, pour poursuivre les discussions avec Los Angeles et avancer dans le projet.
A l’évidence, les derniers doutes sont levés et la ville californienne se lancera dans la course pour accueillir les Jeux d’été une troisième fois, après 1932 et 1984. Scott Blackmun a beau tempérer, expliquant qu’il restait encore « des détails compliqués à régler », l’option Los Angeles reste la seule viable pour l’USOC. Selon plusieurs sources, l’annonce officielle devrait intervenir dans les prochains jours, à coup sûr avant la fin du mois d’août.
A la différence de Boston, où la population et les autorités locales n’ont jamais montré un fort enthousiasme face au projet olympique, les clignotants sont actuellement au vert à Los Angeles. Larry Probst a expliqué que l’USOC avait réalisé un sondage au début du mois d’août. Ses résultats se passeraient presque de commentaires: 81% des personnes interrogées se déclarent favorables à une candidature. Dans le même temps, le maire de la ville, Eric Garcetti, ne cesse d’affirmer qu’il soutient à fond le projet et qu’il signera, le moment venu, la lettre d’engagement de sa ville à envoyer au CIO.
Difficile, avec un tel contexte, d’imaginer l’USOC faire marche arrière et se tourner vers une autre ville, Washington ou San Francisco. Difficile, également, d’envisager voir les dirigeants olympiques américains renoncer à une candidature que le CIO, Thomas Bach en tête, attend de pied ferme avant de boucler son casting pour les Jeux de 2024. Scott Blackmun ne s’en cache pas: « Ne pas se lancer dans la course reviendrait à laisser passer une belle opportunité. Toute une génération d’Américains n’a jamais assisté à des Jeux d’été sur son propre sol. Nous voulons le faire savoir. Et nous assurer que les Jeux reviennent aux Etats-Unis de façon régulière. »
L’optimisme des Etats-Unis est restauré. Leurs certitudes également. Reste à régler les « derniers détails compliqués », un sujet sur lequel Larry Probst et Scott Blackmun ont refusé de s’exprimer. Mais la question du soutien populaire n’inquiète personne. Le compte Twitter d’un groupe d’opposants à une candidature de Los Angeles pour les Jeux de 2024, ouvert le 27 juillet, comptait seulement 82 followers mercredi 12 août au soir.
