Le rideau est tombé, samedi 19 septembre 2015, sur la 11ème édition des Jeux Africains. Une édition du cinquantenaire organisée, comme la première en 1965, à Brazzaville. Débuté le 2 septembre, l’événement continental s’est achevé tard dans la soirée par une cérémonie de clôture de 4 h 30, ouverte avec une bonne heure de retard à cause des fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale de la République du Congo.
Que faut-il en retenir? Sportivement, un triomphe de l’Egypte. Sa délégation a raflé 199 médailles, dont 79 en or. Elle s’impose au classement des nations, devant l’Afrique du Sud (114 médailles dont 41 en or) et l’Algérie (118 médailles dont 40 titres).
Sur le plan économique, les Jeux Africains devraient laisser au Congo et à ses entreprises un « effet Brazzaville 2015 ». Les 18 jours de compétitions ont donné un coup d’accélérateur au commerce local et gonflé la trésorerie des prestataires de l’événement. Une bonne nouvelle. Mais le pays avait cassé sa tirelire pour recevoir le sport africain, construisant un stade de 60.000 places, un complexe aquatique et un village des athlètes. Le budget total et réel débloqué par les autorités reste un mystère. A lui seul, le stade aurait coûté 460 millions d’euros.
Pour le reste, le bilan se révèle nuancé. Selon RFI, ces Jeux Africains 2015 ont connu quelques belles réussites, mais également une série de flops assez spectaculaires.
En tête de liste, dans la première catégorie, les infrastructures. Même si le stade principal risque de s’avérer trop grand pour son utilisation future, les équipements construits pour les Jeux placent Brazzaville et la République du Congo au centre de la carte sportive de l’Afrique centrale. La capitale pourrait recevoir le prochain Afrobasket et les championnats d’Afrique de natation.
Autre bonne surprise: l’ambiance de fête au complexe de Talangaï, le gymnase où se déroulaient les sports de combat. Le site de compétition où il fallait être, pendant ces Jeux Africains 2015. La participation, également, a été plutôt à la hausse. Un nombre record d’athlètes, environ 6000, représentant 48 pays. Et quelques grands noms du sport africain, dont les nageurs sud-africains Chad Le Clos et Cameron Ven Der Burgh, ou l’athlète algérien Taoufik Makhloufi.
Côté flops, le comité d’organisation (COJA) décroche le pompon. Les envoyés de RFI relèvent son étonnante absence, comme si l’événement ne lui appartenait plus une fois la cérémonie d’ouverture débutée. Les confédérations africaines des différents sports ont souvent été contraintes de prendre les choses en mains, avec plus ou moins de réussite. Faute de centraliser les informations, le COJA n’a pas été en mesure de publier un classement des médailles par pays. Un comble.
Le protocole a également constitué un sérieux souci. En athlétisme, par exemple, il n’a pas été rare de voir les médaillés attendre 3 ou 4 jours avant d’être appelés sur le podium pour la cérémonie de remise des médailles.
Enfin, l’absence d’un réseau internet solide et fiable sur les sites de compétition a représenté un véritable casse-tête pour les médias présents à Brazzaville. Une absence également constaté au village des athlète. Faute de disposer d’une connexion et même, encore plus étonnant, de postes de télévision dans les logements, les athlètes n’ont tout bêtement pas pu suivre les compétitions.