L’élite mondiale du badminton fait étape à Paris, depuis le début de la semaine. Les meilleurs joueurs de la planète disputent les Internationaux de France, au stade Pierre-de-Coubertin. Les dirigeants de la Fédération internationale de la discipline (WBF), eux, ont profité du tournoi parisien pour tenir une réunion du Conseil. A leur tête, Poul-Erik Hoyer (notre photo), président de la WBF depuis le mois de mai 2013, entré moins d’une année plus tard au CIO. Ce vendredi 23 octobre, le Danois a signé au nom de sa Fédération un partenariat avec les Nations-Unies, représentées pour l’occasion par l’Allemand Wilfried Lemke, conseiller spécial de l’organisation internationale pour le Sport, le Développement et la Paix. Un engagement dont Poul-Erik Hoyer a expliqué à FrancsJeux la raison et les perspectives. Avant de parler de sa discipline, de son avenir… et des Jeux de 2024.
FrancsJeux: Que représente pour la WBF et pour le badminton en général l’accord de partenariat signé ce vendredi à Paris avec les Nations-Unies?
Poul-Erik Hoyer: Il est très important. A la WBF, nous consacrons énormément d’efforts, de temps et d’énergie à développer la pratique de base. Et nous le faisons avec l’idée que le meilleur moyen de faire connaître le badminton restera toujours d’avoir une raquette dans les mains. Nous avons développé un programme éducatif, intitulé « Shuttle Time », qui connait un grand succès puisqu’il est présent dans une centaine de pays. Nous voulons pouvoir aider les gens grâce au badminton, leur apporter une activité sportive, un loisir et du plaisir. Notre sport est souvent perçu comme une discipline d’intérieur, mais il peut aussi se jouer en extérieur. Si nous parvenons à amener le badminton vers ces milliers d’enfants qui vivent dans des zones dévastées, dans des camps de réfugiés, dans des régions touchées par la guerre, nous aurons accompli quelque chose. Nous avons élaboré cette nouvelle stratégie au mois d’août dernier. Cet accord de partenariat avec les Nations-Unies peut nous permettre de lui donner une nouvelle dimension.
L’année 2015 va bientôt s’achever. A-t-elle été un bon cru pour le badminton?
2015 a été une très bonne année. Nous avons atteint notre objectif, notamment celui d’être présents dans un maximum de compétitions multisport. Nous sommes désormais au programme des Universiades et des Jeux paralympiques. Dans le même temps, nous sommes en train de démontrer que nous possédons avec le badminton un produit susceptible d’attirer le public dans les salles. A Paris, les tribunes étaient pleines hier et elles le seront encore aujourd’hui.
Quel sera votre objectif pour 2016, année olympique?
Il est très clair: réussir les Jeux de Rio. Le Brésil n’est pas une terre de badminton, nous le savons. Mais nous allons mesurer le succès de notre discipline aux Jeux en termes d’audience à la télévision, de nombre d’articles dans la presse, de présence de la discipline sur les médias numériques. Nous allons mesurer tout cela avec l’ambition et le souhait que le badminton, l’an prochain à Rio, dépasse son public traditionnel pour toucher une audience plus large. Nous espérons profiter des Jeux pour faire découvrir le badminton à des gens qui pourraient, ensuite, avoir envie d’essayer.
Cinq villes sont candidates à l’organisation des Jeux d’été en 2024. En votre qualité de président d’une fédération internationale et de membre du CIO, comment allez-vous les comparer et les juger?
La première chose, pour moi, est de déterminer si ces villes auront la capacité d’organiser les Jeux. Si elles en seront capables. Ensuite, je vais étudier la façon dont les villes pourront profiter des Jeux pour se développer et se transformer, en termes d’infrastructures, d’équipements sportifs. Je suis très heureux que nous ayons ces cinq villes en course. Il ne fait pas de doute pour moi qu’elles sont toutes capables d’avoir les Jeux. La campagne s’annonce très intéressante.