Candidatures

« Los Angeles respire l’olympisme »

— Publié le 28 octobre 2015

Personne n’a oublié Janet Evans. L’ancienne nageuse américaine, quadruple médaillée d’or aux JO, à Séoul en 1988 puis à Barcelone quatre ans plus tard, avait un peu disparu du paysage olympique. A 44 ans, elle y fait un retour en force depuis sa nomination à la vice-présidence du comité de candidature de Los Angeles pour les Jeux de 2024. Californienne de naissance et de résidence, elle devrait jouer un rôle majeur dans la campagne. Elle l’a expliqué à FrancsJeux, précisant ses motivations et ses priorités.

FrancsJeux: Pourquoi avez-vous accepté de vous impliquer dans la candidature de Los Angeles pour les Jeux de 2024? Pourquoi maintenant?

Janet Evans: J’avais 12 ans au moment des Jeux de Los Angeles en 1984. J’étais déjà une bonne nageuse, mais ces Jeux, les premiers que j’ai suivis et que j’ai compris, ont tout changé pour moi. Ils m’ont inspiré. Ils m’ont donné envie de devenir à mon tour une olympienne. Pour moi, qui suis née en Californie du Sud, où j’ai été élevée, où j’ai grandi et fait mes études, cette candidature est un rêve qui se réalise. Tous les olympiens vous le diront, il vient un moment dans une vie d’athlète où il faut rendre aux Jeux ce qu’ils vous ont apporté. Pour moi, ce moment est venu.

Vous auriez-pu vous impliquer dans cette candidature, sans pour autant en prendre la vice-présidence…

C’est exact, mais j’ai besoin de m’impliquer. J’ai besoin de me sentir active et concernée. Et ce projet me passionne.

Quelle expérience possédez-vous des candidatures olympiques?

Je m’étais engagée dans la campagne de New York pour les Jeux de 2012. Pas au même niveau qu’aujourd’hui, mais j’étais présente à Singapour pour les présentations et le vote du CIO. Cette fois, je suis au coeur de la candidature, dans l’équipe, j’ai mon bureau. Je suis une Californienne, cela fait de plus de sens pour moi. Mais cette candidature n’est pas seulement celle de Los Angeles et de la Californie. Elle est une candidature nationale, celle de tout un pays. Nous voulons ramener les Jeux d’été aux Etats-Unis.

Vous considérez-vous comme une nouvelle venue dans cet univers olympique?

Plus ou moins. Je connais du monde. J’ai été très impliquée à la FINA (la fédération internationale de natation), pendant de nombreuses années. J’ai même présidé longtemps sa commission des athlètes, lorsque nous l’avons formée, au milieu des années 90. Je découvre, mais je ne pars pas de zéro.

Quel sera exactement votre rôle au sein du comité de candidature?

Je suis à la fois vice-présidente et directrice des athlètes. Une double casquette qui s’inscrit parfaitement dans la volonté exprimée par Thomas Bach que les sportifs soient très impliqués dans les candidatures. Mon rôle va consister notamment à embarquer dans le projet un grand nombre d’athlètes de Californie du Sud, mais également d’être leur relais au sein du conseil d’administration. Nous voulons qu’ils soient impliqués, écoutés et entendus.

Vous avez mentionné les Jeux de Los Angeles en 1984. Comment comptez-vous empêcher que l’actuel projet californien soit perçu comme une sorte de « remake » de ces précédents JO?

Nous possédons encore l’héritage des Jeux de Los Angeles. Il est important. Nous ne le renions pas, au contraire. La piscine où je me suis entraînée toute ma carrière était celle des JO de 1984. Mais beaucoup d’installations seront nouvelles ou différentes. Le Coliseum, par exemple, très associé aux Jeux de 1984, sera rénové. Nous parlons à une nouvelle génération, avec une nouvelle histoire. Le village sera différent. Nous voulons profiter de l’héritage des Jeux de 1984, mais en préparant quelque chose de nouveau, qui constituera à son tour un héritage olympique.

Il est beaucoup question de l’Agenda 2020 dans cette campagne olympique. En quoi le projet de Los Angeles colle-t-il à ses résolutions?

Nous proposons des Jeux durables, avec 85% des installations déjà construites ou qui le seraient, avec ou sans les Jeux. Et nous impliquons les athlètes dans le processus de candidature, à tous les niveaux, depuis le premier jour.

Qui paiera pour ces Jeux?

La question est plutôt à poser au maire de Los Angeles (Eric Garcetti). Mais aujourd’hui, 81% des habitants de Los Angeles sont favorables à la candidature.

Le comité olympique américain avait initialement choisi Boston pour concourir dans la course aux Jeux de 2024. Comment allez-vous vous débarrasser d’une certaine image de « second choix »?

Les choses sont claires pour nous, pour le comité olympique américain et pour les membres américains du CIO: nous voulons ramener les Jeux d’été aux Etats-Unis. Pour cela, la meilleure carte est celle de Los Angeles. Los Angeles est, sans le moindre doute, la plus olympique des villes américaines. Elle respire l’olympisme. Nous avons deux ans pour écrire notre propre histoire.

Quelle est aujourd’hui votre priorité? Le dossier posé en tête de la pile sur votre bureau?

Constituer un groupe d’athlètes ambassadeurs de notre candidature. Des olympiens passés et actuels, des athlètes de Californie et de tout le pays, des olympiens étrangers qui s’entraînent en Californie…

Vous avez des noms à nous donner?

Pas encore.