Improbable scénario. Laurent Fabius, le ministre français des Affaires Etrangères, s’est invité presque malgré lui sur l’échiquier olympique. Il l’a fait pour la bonne cause: la sécurité des Jeux olympiques et paralympiques de Rio de Janeiro en 2016.
L’événement s’est produit dimanche dernier au Brésil. En visite officielle dans le pays, où il devait discuter avec les autorités brésiliennes, la présidente Dilma Rousseff en tête, de la préparation de la COP 21 (30 novembre au 11 décembre à Paris), Laurent Fabius a évoqué les récentes attaques terroristes perpétrées dans la capitale française. Surtout, il a offert aux autorités brésiliennes l’aide et le soutien de la France dans leurs efforts de sécurité pour les Jeux de Rio en 2016.
Dans le détail, la France remettra au Brésil des données issues du renseignement national concernant les potentielles menaces terroristes. Laurent Fabius a insisté: « Une attaque terroriste semblable à celle qui a secoué Paris le 13 novembre pourrait se produire dans n’importe quel point du monde. La stratégie de lutte contre le terrorisme doit donc revêtir un caractère international. »
Le geste de la France a semblé très apprécié au Brésil. Laurent Fabius et son homologue brésilien, Mauro Vieira (notre photo), ont tenu une conférence de presse commune à l’issue des discussions entre les deux hommes. Une conférence où il a été question des Jeux olympiques. « Laurent Fabius a proposé un échange d’informations et d’expérience. Un échange qui est vraiment le bienvenu, a assuré le chef de la diplomatie brésilienne. Le gouvernement français possède une grande expérience de la sécurité des événements sportifs majeurs, pour avoir déjà organisé les Jeux d’hiver et la Coupe du Monde de football. »
A un peu plus de 8 mois de l’ouverture, la sécurité s’impose de plus en plus comme l’un des dossiers les plus chauds de la préparation des Jeux. Pour la Coupe du Monde de football en 2014, le Brésil a dû casser sa tirelire et dépenser environ 500 millions d’euros sur le seul poste sécuritaire. Une somme presque quatre fois supérieure à celle consentie par l’Afrique du Sud pour le Mondial 2010.
Certes, les autorités brésiliennes répètent que les attaques terroristes perpétrées en France puis au Mali n’ont pas modifié leur approche de la question, la sécurité ayant toujours été au premier rang de leurs priorités. « Le terrorisme est la préoccupation numéro 1. Le Brésil n’a pas d’histoire de terrorisme mais travaille toujours avec cette priorité », a assuré José Mariano Beltrame, le secrétaire à la Sécurité publique de l’état de Rio. Il n’empêche, le menace semble n’avoir jamais été aussi forte. Très récemment, la Russie a fait savoir qu’elle avait déjoué une tentative d’attentat à l’explosif en marge des Jeux d’hiver à Sotchi en 2014.