Les Japonais aiment les chiffres. A l’heure où le pays observe avec une certaine inquiétude le coût des Jeux de Tokyo en 2020 augmenter dans des proportions très imprévues, une étude réalisée par la Banque du Japon devrait rassurer tout le monde. Et, par ricochet, aider les villes candidates aux JO de 2024 à convaincre le public de l’opportunité de recevoir l’événement olympique.
Les analystes de l’établissement bancaire ont étudié dans le détail les revenus que devraient générer les Jeux de Tokyo entre 2014 et 2020. Le résultat anticipe un chiffre d’affaire compris entre 190 et 226 milliards d’euros. Un boom économique provoqué tout à la fois par les investissements en infrastructures, les recettes touristiques et les emplois directs ou indirects générés par les Jeux de Tokyo.
Selon la Banque du Japon, environ un tiers de ces retombées proviendra des constructions olympiques. En tête de liste, le futur stade olympique de Tokyo, dont le seul coût de construction est aujourd’hui estimé à 1,15 milliards d’euros. L’étude japonaise prévoit une hausse du PIB d’environ 1% en 2018, année où les travaux sur les futurs sites olympiques connaîtront leur apogée.
La même enquête anticipe un effet olympique très spectaculaire sur l’emploi. Pas moins de 700.000 personnes devront être recrutées pour faire face aux besoins des entreprises liées plus ou moins directement aux Jeux de 2020. Un besoin en main d’oeuvre qui devrait bénéficier notamment aux femmes et aux seniors, parents pauvres du marché de l’emploi au Japon.
Autre secteur censé profiter à fond de l’effet olympique: le tourisme. Longtemps à la traîne, le Japon est en train de se replacer de façon rapide sur la carte des destinations touristiques. Au cours des 11 premiers mois de l’année 2015, le pays a enregistré l’arrivée de 18 millions de touristes. Un résultat qui reflète une hausse de 47,5% par rapport à la même période au cours de l’année 2014. Selon le Bureau national du tourisme, ce chiffre est le plus élevé de l’histoire du pays. Entre juillet et septembre, les dépenses de ces millions de touristes ont été en hausse de plus de 80% par rapport à ces trois mêmes mois une année plus tôt.
L’étude de la Banque du Japon le suggère sans nuance: la perspective de la Coupe du Monde de rugby en 2019, puis surtout des Jeux d’été en 2020, devrait accélérer encore très nettement le mouvement. A Budapest, Los Angeles, Paris et Rome, les quatre villes en course pour l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques en 2024, une telle volée de chiffres pourrait être de nature à réduire au silence les plus virulents des opposants au projet olympique.