Cinquième jour des compétitions aux Jeux olympiques de la Jeunesse d’hiver à Lillehammer. La journée la plus chargée du programme, avec 13 épreuves à médailles, disputées sur huit sites de compétition. Débutée vendredi 12 février, l’événement en est à mi-parcours. Pas encore l’heure du bilan, mais certainement celui d’une première analyse. FrancsJeux a interrogé pour cela Antoine Goetschy, le responsable de la coordination des JOJ au Comité international olympique.
FrancsJeux: Après cinq jours de compétition, comment trouvez-vous cette deuxième édition des Jeux de la Jeunesse d’hiver?
Antoine Goetschy: Nous en sommes très satisfaits. Nous l’étions même avant le début des épreuves. Nous avons compris que ces Jeux étaient un succès sur le territoire norvégien dès le parcours de la flamme. Tout au long de ses 21 étapes, les jeunes ont été très présents et très impliqués. Ce parcours, puis l’événement en lui-même, ont mis en avant l’objectif de ces JOJ, à savoir montrer à la jeunesse que le sport est un outil de développement personnel et un moyen de faire des rencontres. Par la suite, l’implication des athlètes norvégiens a contribué à répondre à une autre ambition, augmenter la pratique sportive.
Après cinq journées, ces Jeux d’hiver sont-ils un succès populaire?
Nous en sommes aujourd’hui à une affluence cumulée de 70.000 spectateurs. Un bon résultat, je trouve. La couverture télévisée en relativement bonne. Au CIO, nous avons renforcé le traitement news de l’événement, car il n’est pas évident de faire du direct sur des compétitions juniors. Nous pouvons ainsi mettre en avant tout à la fois les compétitions sportives et les jeunes impliqués dans ces Jeux, qu’ils soient athlètes ou volontaires. Nous racontons des histoires. A Lillehammer, les JOJ sont en train de prendre une plus grande maturité. Ils s’imposent également comme une matérialisation de la volonté politique du CIO.
C’est à dire?
Avec les Jeux olympiques de la Jeunesse, le CIO peut proposer des choses attractives aux jeunes du monde entier. Il répond à l’un des fondements de la charte olympique: rendre le monde meilleur grâce au sport, à ses valeurs et à sa pratique. Certes, cet événement a un coût. Il représente un investissement. Mais, comme l’a expliqué Thomas Bach en conférence de presse, le jour de l’ouverture, cet investissement est accompagné d’un objet: rapprocher les jeunes, le sport et la culture. Pas moins de 25.000 enfants des écoles norvégiennes auront eu l’opportunité d’assister à une journée des JOJ d’ici la clôture. Ils ont été sélectionnés dans le cadre d’un programme national consacré aux valeurs de l’olympisme. La ministre de la Culture de la Norvège l’a expliqué en inaugurant le musée olympique de Lillehammer: le mouvement sportif reste le premier pourvoyeur de volontaires en Norvège. Les JOJ peuvent permettre de rajeunir la base de ces bénévoles.
Les JOJ ont toujours été présentés comme un laboratoire pour les futures épreuves olympiques. A Lillehammer, certaines nouvelles disciplines ont-elles gagné des points dans la perspective d’une entrée dans le programme?
Il reviendra à la commission du programme du CIO de juger. Mais le cross-country cross, par exemple, a connu un très beau succès auprès du public. L’épreuve passe bien à la télévision. Elle a réalisé la meilleure audience à ce jour. La course par équipes en snowboard et boardercross a également bien fonctionné. Nous n’en sommes qu’au tout début. Toutes les disciplines testées n’ont pas vocation à devenir olympiques. Mais la dimension de labo fonctionne plutôt bien.
Cette dimension de laboratoire des JOJ peut-elle aller au-delà du seul programme olympique?
Bien sûr. Le format des JOJ est nettement plus réduit que celui des Jeux, mais nous avons vu à Lillehammer des choses très intéressantes pour l’avenir, notamment en termes de transport. Nous sommes dans l’air du temps et dans la tendance de l’Agenda 2020.
La journée du mercredi 17 février sera marquée par le dépôt des dossiers de candidature des quatre villes en course pour les Jeux d’été en 2024. Pourquoi avoir placé cette date en concurrence avec les Jeux de la Jeunesse de Lillehammer?
Je n’y vois pas un problème particulier. Le dépôt des dossiers de candidature concerne seulement quatre comités nationaux olympiques. Je ne pense pas que, dans le cas de la France par exemple, cet événement fasse de l’ombre à la délégation des jeunes athlètes présents en Norvège. Au contraire, cela renforce encore l’actualité olympique.