Les Italiens sont devenus matinaux. L’équipe de Rome 2024 avait convoqué ses invités en milieu de matinée, au Palais des Congrès, ce mercredi 17 février. Au programme: la présentation de la vision, du concept et du dossier de la candidature aux Jeux de 2024.
Le décor avait été choisi avec la volonté de rappeler l’histoire de l’Italie dans le mouvement olympique. En 1960, aux Jeux de Rome, les épreuves d’escrime avaient été organisées au Palais des Congrès. Tout sauf un hasard. Tout comme les mots du maître de cérémonie, l’acteur italien Sergio Castellito, en préambule de la présentation: « Rome a été depuis des siècles le centre du monde et Rome n’est pas une ville comme les autres ». Le message est clair. Dans la course aux Jeux de 2024, la capitale italienne se veut au carrefour des époques, comme une sorte de pont entre le passé et l’avenir, l’histoire et la modernité.
La preuve par les faits. Présenté par Luca di Montezemolo (notre photo), l’ancien patron de Ferrari, président de Roma 2024, le dispositif s’organise autour de trois pôles principaux. Le premier, le Foro Italico, véritable poumon sportif de la candidature, aurait des allures de parc olympique (athlétisme, natation, tennis…). Le deuxième s’articulerait autour de la zone de la Fiera di Roma, dominée par un vaste parc des expositions. Enfin, le nouveau quartier de Tor Vergata abriterait notamment le village des athlètes.
Le projet italien ne manque pas de charme. Le défilé des vainqueurs se ferait devant le Colisée. L’arrivée de la course sur route en cyclisme serait jugée au coeur des Fori Imperiali. Le tir à l’arc serait organisé aux Thermes de Caracalla. Pour le marathon, les coureurs passeraient devant la basilique Saint-Pierre, la synagogue et la mosquée. Le beach-volley installerait son décor au Circus Maximus, l’ancien stade des courses de chars.
Luca di Montezemolo insiste: « Plus de 70% des sites sont déjà disponibles. Si l’on devait organiser demain la cérémonie d’ouverture, les épreuves d’athlétisme et celles de natation, nous pourrions le faire. » Un patrimoine sportif assez solide pour autoriser les porteurs du projet à s’envelopper d’un discours résolument modeste. Ils promettent des Jeux de 2024 dominés par une transparence totale, une approche low cost, un impact durable sur la ville et ses faubourgs, et enfin la notion moins attendue de « partage ».
Les Italiens avancent leur chiffre avec détermination. Ils évoquent la somme de 2,1 milliards d’euros pour la construction d’infrastructures permanentes, en priorité le village des athlètes et le centre de presse. Ils estiment à 3,2 milliards d’euros le budget du comité d’organisation, consacré pour l’essentiel aux équipements temporaires et à l’événement lui-même. Raisonnable. Tout comme les effets attendus des Jeux de 2024 sur l’économie italienne. En cas de victoire, Rome et l’Italie y gagneraient 177.000 emplois durables.