L’idée pouvait sembler un rien trop audacieuse. Le concept avait des allures de produit marketing. Certains n’y ont pas cru. A tort. Les premiers championnats d’Europe « unifiés » de l’histoire verront bien le jour. On en connait les dates, les lieux, les sports. Et, depuis ce lundi 22 février, l’identité visuelle, imaginée et conçue en accord avec toutes les parties.
Improbable réunion de sept championnats d’Europe, sous un même logo et un habillage identique, l’événement se déroulera du 1er au 12 août 2018, à Berlin et Glasgow. Il regroupera les rendez-vous continentaux de l’athlétisme, la natation, le cyclisme, la gymnastique, l’aviron, le triathlon et le golf. L’athlétisme sera isolé à Berlin, entre le 7 et le 12 août. Les six autres sports seront rassemblés à Glasgow, entre le 1er et le 12 août. Pour le golf, cet événement d’un genre inédit marquera la première édition d’un championnat d’Europe inventé pour la circonstance.
En termes de chiffres, l’événement pèse déjà d’un bon poids: 1.500 athlètes à Berlin pour l’athlétisme, 3.025 à Glasgow pour les six autres sports. Un potentiel de 1 milliard de téléspectateurs. Sept fédérations ou associations européennes concernées. Un partenaire audiovisuel commun, l’EBU (European broadcasting union).
Médiatiquement, le projet ne manque pas de promesses. Commercialement, son potentiel ne fait pas le moindre doute. A Glasgow, surtout, les disciplines les plus suivies (natation, gymnastique) entraîneront derrière elles les sports présumés moins couverts, comme le triathlon ou l’aviron. L’union fait la force, en somme. Un média ayant l’habitude de couvrir un championnat d’Europe de natation pourra ainsi profiter d’un lieu de compétition unique et d’une période commune pour élargir sa couverture au golf ou au cyclisme sur piste.
Même perspective pour les spectateurs, voire les partenaires. Avec une politique de billetterie pertinente et novatrice, le « super championnat d’Europe » 2018 peut donner envie à un fan de gymnastique de découvrir l’aviron. Il peut susciter le même intérêt pour un partenaire économique, sous réserve toutefois de trouver une formule marketing compatible avec les accords déjà signés par les différents sports.
A ce stade de l’histoire, un peu plus de deux ans avant les trois coups, la nouvelle marque « Championnats d’Europe » fait l’unanimité. Svein Arne Hansen, le président de l’Association européenne d’athlétisme (AEA), évoque un concept susceptible d’élever l’Euro 2018 un « un niveau encore jamais atteint » dans l’histoire pourtant longue du rendez-vous européen. Paolo Barelli, président de la Ligue européenne de natation (LEN), parle d’une « marque qui va offrir à tous les sports concernés un terrain d’expression nouveau et dynamique ». Quant à Jamie Hepburn, le ministre écossais des Sports, il avoue se « féliciter » que son gouvernement se soit engagé dans l’aventure d’un « concept totalement neuf dans le sport européen ». Le politicien écossais assure que Glasgow, hôte des derniers Jeux du Commonwealth, se montrera à la hauteur de l’enjeu et que son public répondra présent.
Au cours des prochains mois, chacune des fédération européennes dévoilera à son tour son propre logo. Une identité visuelle qui devra s’inspirer de la marque commune. Viendra ensuite le temps de régler les questions les plus complexes: la répartition des droits, le partenariat, la billetterie. Pas simple, mais crucial.