Les Sud-Coréens ont-ils fait le plus difficile? Longtemps montrés du doigt pour la lenteur de leurs travaux olympiques, puis critiqués pour la mollesse de leur campagne de marketing, ils ont enfin reçu quelques bons points, cette semaine, à l’occasion de la sixième visite à PyeongChang et dans ses environs de la commission de coordination du CIO pour les Jeux d’hiver de 2018. Une visite hivernale, organisée dans un décor de sports d’hiver. La première où la délégation d’experts et de membres de l’organisation olympique a montré plus de sourires que de rictus.
Preuve de cette tendance à l’optimisme, la conférence de presse finale de ces trois journées de visite, tenue ce mercredi 16 mars. Au centre de la tribune, Gunilla Lindberg, la présidente de la commission de coordination du CIO. Très écoutée, forcément. Pas franchement connue pour verser volontiers dans le triomphalisme. A ses côtés, le président du comité d’organisation de PyeongChang 2018, Yang-ho Cho. Un gros bonnet de l’économie sud-coréenne, par ailleurs président de la compagnie Korean Air.
Selon le communiqué du CIO, Gunilla Lindberg s’est déclarée « satisfaite des progrès accomplis dans la construction des sites de compétition ». Elle a même « félicité » les organisateurs des Jeux pour le succès de la tenue des premières épreuves tests. Yang-ho Cho a apprécié. Le compliment n’est pas fréquent à ce stade de la préparation des Jeux.
Une simple posture? Pas vraiment. Confrontée à l’épreuve des faits, l’équipe de PyeongChang 2018 a su se montrer à la hauteur. La première série d’épreuves tests organisées depuis le mois dernier sur les sites olympiques comptait notamment les Coupes du monde de ski alpin, de snowboard et de ski acrobatique. Pas vraiment les plus aisées à mettre en musique, surtout la descente masculine, toujours très observée et rarement exempte de critiques de la part des skieurs. Mais le résultat n’a déçu personne. Le CIO a noté les « louanges des athlètes et les commentaires positifs des experts techniques ».
La suite s’annonce copieuse. L’équipe de PyeongChang 2018 va devoir encaisser sans trembler 24 autres épreuves tests au cours de la prochaine saison de sports d’hiver, dont une Coupe du monde ISU en short-track, prévue en décembre 2016 dans la nouvelle Ice Arena de Gangneung. Pas question de relâcher la pression. Gunilla Lindberg l’a martelé ce mercredi : « Il y a encore beaucoup à faire, mais PyeongChang 2018 est sur la bonne voie pour offrir une fantastique édition des Jeux olympiques d’hiver à la République de Corée et au monde. Nous sommes ravis de ce que nous avons vu et entendu au cours de notre visite. »
Encore une fois, Yang-ho Cho a poliment apprécié : « Ces quelques jours de réunions avec la commission de coordination ont été très productifs pour nous tous, nous permettant de recevoir des commentaires et conseils constructifs. Alors que nous entrons dans la phase opérationnelle des Jeux, une phase décisive, je tiens à remercier le CIO et les Fédérations Internationales pour leur encadrement et leur soutien constants. Le solide partenariat que nous avons noué est déterminant afin d’assurer notre succès. » Tout va bien, donc. L’entente cordiale.
L’un n’allant pas sans l’autre dans l’univers olympique, la satisfecit des experts du CIO s’accompagne d’un solide coup d’accélérateur dans le programme de marketing des prochains Jeux d’hiver. Il atteint désormais 70% des objectifs du comité d’organisation. Avant de boucler ses malles et rentrer en Europe, Gunilla Lindberg a participé à la cérémonie organisée pour la signature d’un nouveau contrat de partenariat. Il concerne la chaîne de magasins Lotte, embarquée dans l’aventure au titre du secteur des grands magasins et des boutiques hors taxes.
Selon la presse de Séoul, le contrat atteindrait 60 milliards de wons, soit environ 45 millions d’euros. Il prévoit notamment la commercialisation dans les magasins du groupe de tous les produits officiels des Jeux et d’une ligne spéciale de produits olympiques. Une aubaine pour PyeongChang 2018. Lotte s’impose ainsi comme le plus généreux sponsor national des Jeux d’hiver en 2018. Un engagement derrière lequel se devine la silhouette du président du groupe Lotte, Shin Dong-bin, ancien skieur professionnel et actuel président de la Fédération sud-coréenne de ski.