Le sport africain manque de moyens. Humains et surtout financiers. La 10ème édition de la Convention internationale du sport en Afrique (CISA), organisée du 31 mars au 2 avril 2016 à Alger, en a dressé une nouvelle fois le constat. Les gouvernements cassent parfois leur tirelire pour investir dans le sport. Mais ils le font souvent sans réelle stratégie, avec une vision à court terme, en concentrant l’essentiel des dépenses sur une seule discipline, le football.
La solution peut-elle venir du secteur privé? Une initiative française le croit. Win Win Afrique se propose de participer au développement de projets sportifs. Avec modestie mais pragmatisme. Elle se présente comme une plateforme de financement participatif. Jusque-là, rien de très nouveau sous le soleil. Mais, à la différence des multiples sites dédiés au « crowdfunding », où la recherche de fonds est souvent une démarche individuelle, elle se concentre sur des projets destinés au mouvement sportif, citoyens et collectifs. A l’image, par exemple, de la Maison du judo que veut faire construire la Fédération ivoirienne.
Derrière Win Win Afrique, deux hommes, Régis Charpentier et Maxime Zeller, respectivement président et associé. Dans leurs mallettes, une solide expérience des questions de financement et de l’univers digital. « Notre plateforme a pour ambition de mettre en contact des porteurs de projet – fédérations, associations, clubs… – et des bailleurs de fonds, explique Régis Charpentier. Les mettre en contact et, éventuellement, les accompagner. Le financement peut prendre la forme d’un mécénat, d’un prêt, d’un investissement, d’une prise de participation… ». Parmi les possibles contributeurs déjà ciblés par Win Win Afrique, citons le CIO, la Banque africaine de développement, la Fondation Bill et Melinda Gates…
Dans la pratique, la plateforme invite les postulants à déposer en ligne leur projet. « Nous retiendrons les initiatives ayant le plus de sens », précise Régis Charpentier. La vocation de la plateforme n’est pas de trouver un financement à une tentative de traversée d’un désert en course à pied, mais plutôt d’accompagner un club qui souhaiterait mettre en route un centre de formation. Sur le papier, la cible se veut large, étendue à l’ensemble du continent. « Mais l’idéal serait de débuter avec une petite poignée de pays », reconnaît Régis Charpentier. La Côte d’Ivoire en fera partie. Le Sénégal pourrait suivre.
En contre-partie de son aide au financement, Win Win Afrique se rémunère sus la forme d’une commission, variable selon l’ampleur du projet, le montant de l’aide et le rôle à jouer. Classique et habituel.
Régis Charpentier et Maxime Zeller ont présenté leur initiative au dernier jour de CISA 2016, samedi 2 avril à Alger. La plateforme est ouverte mais sera opérationnelle dans les prochains jours. Elle ne réglera pas les problèmes de financement du sport africain, mais pourrait apporter sa pièce à un édifice à construire.