Candidatures

Budapest 2024, différente mais confiante

— Publié le 22 avril 2016

Les Hongrois ne traînent plus en route. A dix-sept mois du vote du CIO pour la ville-hôte des Jeux de 2024, Budapest apparaît encore comme la grosse cote de la course. Mais la capitale hongroise avance désormais en terrain découvert. Elle a révélé en fin de semaine passée son logo et son identité visuelle. Elle a renforcé son équipe, avec notamment l’arrivée d’un directeur de la communication, Ivan Rosza, un ancien de Magyar Telekom. A Lausanne, cette semaine, elle a été la seule des quatre équipes de candidature à disposer d’un stand à la Convention SportAccord 2016. Elle l’a fait sans enfreindre les règles strictes du CIO, autrement dit sans s’afficher ouvertement. Le stand hongrois était tout entier dédié aux championnats du monde de natation FINA 2017 à Budapest. Malin.

Balazs Fürjes (notre photo), le patron de Budapest 2024, a écourté son séjour à Lausanne. Il a quitté la Suisse en début de semaine, direction Budapest. A son programme, une ambitieuse opération de mobilisation du monde économique et diplomatique autour de la candidature. Mercredi 21 avril, plus de 250 chefs d’entreprise et de diplomates ont été réunis à l’hôtel Corinthia par la Chambre de commerce américaine en Hongrie. A l’ordre du jour, la candidature de Budapest, ses perspectives économiques et son impact sur l’avenir du pays.

Selon une étude de PricewaterhouseCoopers, l’une des agences (avec Lagardère Sports) recrutée par le comité de candidature pour l’accompagner dans sa campagne, les Jeux de 2024 à Budapest pourraient créer au moins 100.000 emplois. Leur impact sur le PIB pourrait avoisiner les 10 milliards d’euros. Dans les meilleures années, les Jeux pourrait se traduire par une hausse de 0,3% de la croissance nationale.

Balazs Fürjes l’a dit et répété devant une assistance où un taux de croissance n’est jamais pris à la légère: les Jeux en 2024 pourraient transformer le pays. Et même, sans doute, ramener en Hongrie quelques-uns de ses nombreux expatriés partis s’enrichir ailleurs. Le patron de Budapest 2024 a également insisté sur une donnée historique: la Hongrie reste à ce jour le seul pays à plus de 100 médailles d’or olympiques n’ayant encore jamais organisé les Jeux.

Pas question, pour autant, de se défaire d’une forme de discrétion. Ivan Rosza, le directeur de la communication, l’a expliqué à FrancsJeux: « Nous sommes différents mais confiants. Le CIO ferait un choix sûr et sans risque en nous attribuant les Jeux. Nous voulons jouer sur notre différence, proposer autre chose. Le nom de Budapest n’est pas aussi connu dans le monde que ceux de Rome, Paris ou Los Angeles. Nous devons le faire connaître, cela prendra plus de temps. »

A l’évidence, les Hongrois vont s’atteler à jouer la carte de la différence. Partir les derniers, laisser les autres présenter leur logo avant eux, avancer avec prudence, tout cela s’inscrit dans une stratégie d’outsider. Ivan Rosza explique: « Nous avons réalisé un sondage en fin d’année passée. Il révélait que deux Hongrois sur trois, dans l’ensemble du pays, soutenaient notre candidature. Pourtant, nous n’avions pas encore débuté notre communication. Nous allons à nouveau consulter la population. Les résultats devraient être à la hausse. »

La perspective d’un référendum sur le projet olympique, longtemps brandie par les partis d’opposition, ne semble plus d’actualité. « Nous n’en parlons plus », tranche Ivan Rosza. La ville et l’Etat marchent main dans la main. Sans faire trop de bruit, mais en cadence.