Le Comité international olympique tient ses promesses. Tant mieux. Dans la course aux Jeux d’été en 2024, les partants se retrouveront tous à l’arrivée, le 13 septembre 2017 à Lima, au Pérou. La « short-list » n’existe plus. L’épreuve par élimination est devenue une compétition avec temps intermédiaires, certes, mais dépourvue d’étape couperet. Preuve en a été donnée jeudi 2 juin, à Lausanne, au soir du deuxième jour de la réunion de la commission exécutive du CIO. Par la voix de Mark Adams, son porte-parole, l’organisation olympique a annoncé que les quatre villes candidates – Budapest, Los Angeles, Paris et Rome – étaient admises pour la deuxième phase. Tout le monde continue.
L’annonce était attendue. Les quatre équipes de candidature en avaient été informées plus tôt dans la journée, avec interdiction de relayer la nouvelle. Elle est intervenue au terme d’une présentation des postulants par le Namibien Frankie Fredericks, le président de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de 2024. Un bilan sans grande surprise, ni bonne ni mauvaise, du premier dossier présenté par les villes candidates, surtout axé sur le dispositif et le plan des sites. Mark Adams l’a précisé sur un ton neutre: « A ce stade, aucun problème significatif » n’a été révélé qui aurait pu inciter le CIO à arrêter une candidature en cours de partie.
Dans les quatre villes en course, la nouvelle a été accueillie avec une légitime satisfaction. Trois d’entre elles se sont fendues d’un communiqué de presse. Rome s’est pour l’instant abstenue de toute communication.
Pour Budapest, parole a été donnée à Balazs Fürjes, le président du comité de candidature. Le Hongrois s’est réjoui de poursuivre l’aventure. Il a remercié « Jaqueline Barrett et Frank Fredericks et leurs équipes pour tous leurs efforts ». Puis il a précisé que Budapest 2024 allait maintenant rester « concentrée sur son but en cette phase de transition vers la deuxième étape », à savoir démontrer que la capitale de la Hongrie est, par sa « vitalité et sa maturité », la bonne ville au bon moment pour accueillir les Jeux.
Même sobriété du côté de Paris 2024. Un communiqué de presse bref et concis, avec une seule prise de parole, confiée à Etienne Thobois. Le directeur général du comité de candidature se réjouit de la nouvelle, il remercie la commission exécutive du CIO de « cette opportunité » et explique attendre avec impatience le « retour constructif » du groupe de travail du CIO sur la première phase du dossier de candidature. « Notre objectif principal demeure de présenter le meilleur dossier possible et de montrer que Paris et la France offriraient une célébration du sport et de l’olympisme en accueillant les Jeux d’été en 2024 », confie Etienne Thobois.
Los Angeles 2024 n’est pas resté silencieuse. La candidature américaine a commenté la décision du CIO par la voix de Casey Wasserman, son président, et celle de Janet Evans, vice-présidente et directrice des relations avec les athlètes. « LA 2024 ressent comme un honneur de pouvoir prendre part à la procédure de candidature du CIO et de pouvoir accéder à l’étape suivante, doté de tout le soutien et de toutes les remarques intéressantes reçues du CIO et de la famille olympique, au cours des quatre derniers mois », a notamment déclaré le premier. Quant à l’ancienne star de la natation mondiale, elle a confié par écrit: « Je suis convaincue que la candidature de LA 2024 représente, pour les objectifs futurs du Mouvement olympique, le bon projet, au bon endroit et au bon moment. Notre équipe travaille déjà d’arrache-pied sur les éléments de l’étape 2, aussi sommes-nous ravis d’avoir reçu du CIO la confirmation officielle de notre passage à la prochaine étape de la procédure de candidature. »
Dès la semaine prochaine, les quatre villes auront droit à un débriefing individuel, organisé par le CIO via une téléconférence. Mais les remarques du CIO resteront frappées d’un sceau de confidentialité. Mark Adam l’a précisé jeudi soir: « Cette précaution vise à ce que les villes ne tirent pas avantage des projets de leurs adversaires. » La phase deux du processus de candidature, consacrée aux questions légales, de financement et de gouvernance, prendra fin le 7 octobre 2016.