C’est fait. Un nouveau point d’interrogation a été effacé du dossier de candidature de Paris pour les Jeux d’été en 2024. Un point tout sauf anecdotique, puisqu’il concernait le site du centre aquatique, l’une des constructions majeures du dispositif olympique et paralympique, destiné à accueillir les compétitions de natation.
Mercredi 8 juin, en milieu de soirée, le bureau exécutif de Paris 2024 a tranché. Il a décidé, à l’unanimité de ses membres, que le centre aquatique sortirait de terre sur la commune de Saint-Denis. La future piscine olympique, un complexe que la Fédération française de natation réclame depuis des années, serait bâtie sur le site de « la Plaine Saulnier », un terrain dont le premier mérite tient à sa proximité immédiate avec le Stade de France, hôte des épreuves d’athlétisme. L’équipe de Paris 2014 a précisé que ces deux équipements seraient reliés par une passerelle surplombant l’Autoroute A1.
Dans le détail, le site de « la Plaine Saulnier » offre une superficie de 6,8 hectares. Il abritera deux bassins de 50 mètres, destinés à la compétition et l’entraînement, deux fosses à plongeon et serait doté d’une capacité d’accueil de 15.000 places pendant l’événement, reconfiguré à 2.500 places après les Jeux. Temps de trajet avec le futur village des athlètes: 3 minutes. Imbattable. En prime, le site en question bénéficierait d’une excellente desserte en transports publics, avec deux lignes lignes de RER (B et D) et une ligne de métro (13).
Selon un communiqué de Paris 2024, le choix final a été fait en tenant compte de critères purement techniques. Quatre dossiers étaient en lice. Ils ont été étudiés à la loupe par un groupe d’experts sur la base d’une grille de lecture où avaient été intégrées les questions d’héritage, coût, complexité foncière, sécurité, emplacement et accessibilité, fonctionnement, et enfin capacité à créer un lien avec le Stade de France.
Tony Estanguet, le coprésident de Paris 2024, ne fait pas dans la nuance: « Il réunit tous les atouts. Il est extrêmement fonctionnel. Sa superficie nous permet d’envisager une optimisation des installations et, surtout, sa grande proximité avec le Stade de France et le village des athlètes renforce la compacité de notre projet, au bénéfice des athlètes et des spectateurs ».
Même satisfaction chez Francis Luyce, le président de la Fédération française de natation, militant infatigable du dossier depuis l’époque de la candidature de Paris aux Jeux de 2012: « Ce centre aquatique, attendu depuis de longues années, sera un magnifique outil pour la France et la natation française qui pourront enfin accueillir des compétitions de niveau mondial. »
Fin de l’histoire? Oui et non. A Aubervilliers, l’un des quatre sites en compétition, longtemps présenté comme le favori de la course, la décision de l’équipe de Paris 2014 fait des vagues. Légitime. La maire PCF de la commune de Seine-Saint-Denis, Meriem Derkaoui, a bondi de sa chaise à l’annonce de la décision. Elle l’a dénoncé sur tous les tons et toutes les ondes. Au micro de France Bleu, notamment: « Je continuerai la mobilisation jusqu’à ce qu’Aubervilliers soit respecté. Aubervilliers l’attend depuis 11 ans. C’est le président Jacques Chirac qui avait affirmé, que quelque soit l’issue de la candidature en 2012 et plus tard, le centre aquatique serait réalisé sur la commune ».
La pilule est dure à avaler. Mais le choix final s’avère légitime. En février dernier, une étude très poussée avait révélé des défauts structurels difficiles à contourner sur le site initial, prévu à cheval sur les communes d’Aubervilliers et Saint-Denis. Un important morcellement et surtout, plus grave, une superficie de seulement 4 hectares, jugée insuffisante pour un centre aquatique au format olympique.