La candidature italienne pour les Jeux de 2024 survivra-t-elle aux prochaines élections à la mairie de Rome? La réponse se révèle encore très incertaine. Et la situation un rien confuse.
Sur le papier, tout semble pourtant limpide. Deux candidats sont sortis en tête du premier tour de scrutin, organisé dimanche dernier: Virginia Raggi (photo du bas), l’invitée surprise de l’élection, 37 ans, une avocate de profession novice en politique et présumée proche du peuple, et Roberto Giachetti, le candidat du Parti Démocrate, un proche du Premier ministre Matteo Renzi. La première a devancé le second, avec 36% des voix contre 25%. Les deux finalistes doivent se retrouver au deuxième tour, dimanche 19 juin.
Limpide, également, la position des deux candidats sur le projet olympique de Rome pour 2024. Virginia Raggi et son mouvement, baptisé 5 Etoiles, sont contre. La jeune femme estime que la capitale italienne aurait d’autres priorités au cours du mandat à venir que la perspective d’organiser les Jeux olympiques. Roberto Giachetti, de son côté, s’est toujours déclaré favorable. Pas vraiment une surprise. Il se range sous la bannière du parti de Matteo Renzi, l’un des premiers et des plus actifs soutiens de Rome 2024.
Mais tout se complique depuis quelques jours et les déclarations de Luca di Montezemolo, le président de Rome 2024 (photo du haut, avec le Premier ministre Matteo Renzi). Répondant aux questions du Corriere della Sera, l’ancien boss de l’écurie Ferrari a suggéré qu’il serait sans doute inévitable de mettre les pouces et de renoncer dans le cas, probable, d’une victoire de Virginia Raggi au soir du deuxième tour. « Nous serions contraints de nous retirer », a expliqué Luca di Montezemolo.
Logique, finalement. Sauf que le président de Rome 2024 n’a pas exactement prononcé ainsi les propos rapportés par le quotidien italien. Un communiqué de l’équipe de candidature, jeudi 9 juin, a tenu à préciser sa pensé. Et, surtout, tenté de corriger le tir. Le texte précise que Luca di Montezemolo n’a cité nommément aucun candidat au cours de l’interview. « Nous serions forcés de retirer notre candidature alors que nous sommes tout près de la ligne d’arrivée (…). C’est pour cette raison que j’espère que, quel que soit le vainqueur de l’élection, il se joindra à nous et nous aidera à l’emporter: Rome ne peut pas renoncer. »
Selon un récent sondage, seulement 23% de la population de Rome se déclare opposée au projet olympique de la capitale. Un résultat qui conforte les porteurs de la candidature, Luca di Montezemolo en tête. En cas de victoire, dimanche 19 juin, Virginia Raggi consentirait-elle à changer son fusil d’épaule et se ranger derrière la majorité? Pas sûr. Mais tout est possible en politique.