Une nouvelle barrière est tombée ce lundi 27 juin 2016 dans le parcours mouvementé de la préparation des Jeux de Rio de Janeiro. Au décompte officiel, il reste moins de 40 jours avant la cérémonie d’ouverture. Trente-neuf journées et autant de nuits, pas une de plus. En d’autres lieux, le moment serait venu de faire les lits au village des athlètes et de poser des corbeilles de fruits dans les chambres de l’hôtel du CIO. Au Brésil, les nouvelles à J – 39 restent teintées d’un inquiétant conditionnel.
La première est à ranger dans l’épais dossier dopage. En fin de semaine passée, l’Agence mondiale antidopage a suspendu le laboratoire de Rio de Janeiro, à compter du 22 juin 2016. A un peu plus d’un mois de l’ouverture, la décision est sans précédent. Elle restera dans les annales. L’AMA a estimé que le labo brésilien n’était pas conforme à son code mondial. Une suspension certes provisoire, décidée pour six mois, avec possibilité d’un appel. Mais le temps presse.
Présent à Rio de Janeiro au cours du dernier weekend, le directeur des Jeux olympiques au CIO, Christophe Dubi, ne s’est pas montré particulièrement optimiste quant à la suite du feuilleton. Après avoir précisé que le laboratoire brésilien avait perdu son accréditation pour avoir mal interprété certains résultats d’analyses, annonçant notamment des cas faussement positifs, il a évoqué le futur immédiat. « Retrouver son accréditation avant le début des Jeux est faisable, a expliqué Christophe Dubi, cité par Associated Press. Mais il reste plusieurs étapes à franchir. Espérons que nous pourrons effectuer les contrôles des Jeux au Brésil ».
Un immense conditionnel, donc, que les autorités brésiliennes parviennent mal à lever en répétant comme un refrain, depuis vendredi dernier, que les choses rentreront dans l’ordre à la mi-juillet. Christophe Dubi est clair: effacer la suspension d’un laboratoire antidopage ne se fait pas en un claquement de doigts. La procédure requiert l’envoi d’une équipe d’experts de l’AMA. Pas simple.
Dans le cas contraire, les échantillons contrôlés seraient envoyés à l’étranger, dans un pays et un laboratoire à désigner. Un scénario qui aurait pour effet, en plus d’alourdir sérieusement les coûts, de ralentir les procédures et d’ouvrir la porte à des appels pour vices de forme.
L’autre nouvelle du moment concerne le vélodrome. Cette fois, le balancier se déplace du bon côté. L’équipement olympique, réclamé depuis des mois par Brian Cookson, le président de l’UCI, serait prêt à l’usage. Encore une fois, la conditionnel est de mise car l’information est de source brésilienne. Le comité d’organisation des Jeux de 2016 a annoncé non sans fierté que la piste avait été utilisée, enfin, par un groupe de cyclistes. Pour l’essentiel, des pistards locaux, une petite trentaine, invités à jouer les testeurs d’une infrastructure retardée et encore retardée, au grand dam de l’UCI et de son président.
Commentaire de Gilles Peruzzin le délégué technique de l’UCI: »Evidemment, ce n’est pas l’idéal. Nous aurions préféré une véritable épreuve pré-olympique. Mais, compte tenu des circonstances, nous sommes plutôt heureux d’avoir pu organiser un entraînement pendant le weekend. »
Tout est loin d’être terminé. Le vélodrome attend toujours la livraison des tribunes provisoires. Il reste des couches de peinture à appliquer ici et là. La piste est couverte de poussière. « Mais elle s’annonce rapide », anticipe le Suisse Gaël Suter, l’un des rares privilégiés invités à tourner sur l’anneau de bois au cours de la journée de dimanche. Elle devrait être rapide. Elle devrait être prête à temps, tout comme la piscine et le complexe de tennis, deux sites encore en travaux. Sans doute. Peut-être.