— Publié le 30 juin 2016

Les réfugiés, une délégation pas comme les autres

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Ils seront dix. A la différence des athlètes russes, ils auront le droit de porter les couleurs olympiques et de défiler à la cérémonie d’ouverture sous le drapeau aux cinq anneaux. Ils sont originaires de quatre pays: Ethiopie, République démocratique du Congo, Sud Soudan et Syrie. Ils sont engagés dans trois sports: athlétisme, judo et natation. Aux Jeux de Rio 2016, les membres de l’équipe des réfugiés, la première de l’histoire, devraient vivre une expérience unique.

Pour le CIO, l’affaire est d’importance. L’organisation n’a pas ménagé ses efforts pour créer l’événement en composant cette première équipe de réfugiées depuis l’invention de l’idéal olympique. Au printemps dernier, un fond de 2 millions de dollars a été débloqué à l’initiative de Thomas Bach, afin de mettre en place des projets de développement du sport dans les camps de réfugiés à travers le monde. Depuis, le CIO a ratissé la planète pour trouver dix athlètes susceptibles de participer aux Jeux de Rio 2016. Six hommes, quatre femmes.

Mercredi 29 juin, Thomas Bach a ouvert une nouvelle page de l’histoire. Le président du CIO a réuni, à Lausanne, le staff d’officiels et d’entraîneurs sélectionnés pour accompagner ces dix athlètes aux Jeux. Au total, douze personnes, soit deux de plus que le nombre de compétiteurs. Les grands moyens. Thomas Bach a briefé tout ce petit monde. Selon un communiqué du CIO, il a « rappelé aux officiels d’équipe que cette démarche novatrice laisserait une marque indélébile dans l’histoire olympique. »

Plus tôt dans le mois, le dirigeant allemand avait déjà signifié l’importance de la cause en invitant deux des réfugiés à visiter en avant-première le village des athlètes de Rio 2016. Il avait ouvert la porte de leurs futures chambres aux judokas Popole Misenga et Yolande Bukasa Mabika, originaires de la République démocratique du Congo, aujourd’hui installés au Brésil.

En tête de liste de l’imposant staff composé par le CIO pour accompagner et encadrer les dix athlètes, deux femmes. La Kényane Tegla Loroupe (ci-dessous avec Thomas Bach), première africaine à remporter, en 1994, le Marathon de New York, a été désignée comme chef de mission. La Brésilienne Isabela Mazão, proposée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), occupera la fonction de chef de mission adjointe.

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En dessous, l’organigramme complet de la parfaite délégation olympique. Un administrateur d’équipe, Robert Mutsauki; une administratrice d’équipe faisant également office d’entraîneur, Eunice Hasango; une attachée de presse jouant également les rôles de responsable commerciale et porte-parole, Sophie Edington; un médecin, Carlo Edoardo Bagutti; un physiothérapeute, Bruno Paillat; cinq entraîneurs, Geraldo de Moraes Bernardes (coach de Popole Misenga et Yolande Bukasa Mabika, Joseph Domongole, Yves Göldi (entraîneur de Yonas Kinde), Sven Spannekrebs (entraîneur de Yusra Mardini), Carine Verbauwen (entraîneur de Rami Anis).

« L’événement est totalement inédit, sans précédent, s’enthousiasme Thomas Bach. L’équipe olympique des réfugiés symbolise le véritable esprit de l’Olympisme. Nous voulons donner à ces athlètes réfugiés un foyer, nous voulons leur offrir les mêmes chances qu’à tous les autres athlètes. Nous voulons dire à la planète tout entière que ces athlètes réfugiés, à l’instar de tous les réfugiés, peuvent être une source d’enrichissement et qu’ils incarnent à la perfection l’esprit olympique. »

Aucun d’eux ne devrait monter sur le podium. Leurs noms seront plutôt à chercher au bas des feuilles des résultats. Mais ces six hommes et quatre femmes ont déjà marqué, à leur façon, les Jeux de Rio 2016.