Le bras de fer continue, en Italie, entre le comité de candidature de Rome pour les Jeux de 2024 et la nouvelle équipe municipale de la capitale. Les uns poussent dans un sens, les autres tirent en sens inverse. Un rien confus.
Jeudi 7 juillet, deux nouveaux sons de cloche ont été entendus dans Rome et ses environs. Mais leurs échos respectifs se sont révélés discordants. L’équipe de candidature, lancée toujours à la même allure dans sa campagne pour les Jeux, rencontrait un membre du gouvernement. Pas n’importe lequel: Paolo Gentiloni (photo du bas, à droite, avec Giovanni Malago, le président du CONI), le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. La réunion s’est tenue au ministère. Elle était placée sous un thème résolument d’actualité: « L’Italie à Rio 2016 ».
Parmi les présents, le président du CONI, Giovanni Malago, le patron de la candidature, Luca di Montezemolo, la directrice de la coordination, Diana Bianchedi, le vice-président de Rome 2024, Luca Pancalli. En face, dans le camp du gouvernement, Dario Franceschini, le ministre de l’Héritage, des Affaires culturelles et du Tourisme. En prime, l’ambassadeur du Brésil en Italie, Ricardo Neiva Tavares.
Sur le fond, rien de très nouveau. L’équipe de candidature a assuré que « le sport et les Jeux olympiques constituaient un outil d’union et de dialogue entre les gens. » Paolo Gentiloni a souhaité répéter la collaboration qui avait été mise en place, dans les années 60, entre l’Italie et le Japon à l’occasion des Jeux de Rome puis ceux de Tokyo quatre ans plus tard. « Nous aimerions revivre un tel échange, a exprimé le ministre. Cette fois, Tokyo va organiser ses Jeux avant ceux que nous espérons recevoir. » Il a mis en avant les efforts de Giovanni Malago et Luca di Montezemolo pour marier sport et diplomatie.
Derrière les mots, un message facile à décrypter: le gouvernement italien, son Premier ministre Matteo Renzi en tête, marchent à fond avec l’équipe de candidature. Les uns et les autres placent le projet olympique au-delà des contingences locales et politiques. Ils en font une cause nationale, voire internationale. Bien vu.
Seul ennui: la nouvelle équipe municipale de Rome continue à traîner les pieds. Virginia Raggi avait semblé adoucir sa position au lendemain de son élection à la mairie, le mois dernier. Depuis, les clignotants sont repassés au rouge. La leader du mouvement 5 Etoiles a dirigé jeudi 7 juillet son premier Conseil municipal. Elle n’a pas commenté l’affaire dans les médias, au terme de la réunion. Mais l’un de ses proches au sein du parti, Alessandro Di Battista, l’a fait à sa place. « Les Jeux ne constituent pas l’une de nos priorités, a-t-il assuré à l’agence de presse ANSA. Nous nous préoccupons de l’intérêt des citoyens, pas celui des promoteurs immobiliers. »