Dernière ligne droite à Rio de Janeiro. La ville brésilienne entre ce lundi 1er août dans l’ultime semaine avant le début des Jeux. J – 5. Pour les athlètes, le temps des derniers réglages. Mais pour les organisateurs brésiliens, pas le moindre répit. Les soucis continuent. A 5 jours de l’ouverture, ils ont même tendance à s’intensifier.
Le village, d’abord. Isidoros Kouvelos, le chef de mission de la délégation grecque, l’a jugé « tragique » dans une interview accordée à une station de radio de son pays. Les Grecs ont été contraints d’abandonner l’un des étages de leur immeuble, le sol étant inondé. Les Australiens, eux, ont réglé une partie de leurs problèmes de plomberie et d’électricité. Mais un incendie s’est déclaré en fin de semaine passée dans leur bâtiment. La faute à une cigarette mal éteinte, semble-t-il. En soi, rien de dramatique. « Mais le signal d’alarme ne s’est pas déclenché », a expliqué Kitty Chiller, la chef de mission. Surtout, les Australiens ont découvert qu’ils avaient été victimes d’un vol pendant la trentaine de minutes de l’évacuation des lieux. En revenant dans leurs chambres, ils ont constaté l’absence d’un ordinateur portable et de plusieurs vêtements.
La marina, ensuite. L’agence américaine Associated Press vient de publier les derniers résultats de son long et patient travail d’investigation sur le niveau de pollution des eaux dans la baie de Rio de Janeiro, où doivent se dérouler les épreuves de voile, aviron, triathlon et natation en eau libre. Ils sont édifiants. Au terme d’une enquête scientifique de 16 mois, AP révèle que les risques d’infection ne concernent pas seulement les athlètes, mais également les touristes. Dans l’eau, le niveau de pollution atteindrait 1,7 million de fois le standard habituellement observé sur les plages nord-américaines et européennes. A terre, la situation n’est pas vraiment plus rassurante. Le sable des plages de Copacabana et d’Ipanema serait truffé de virus. Il présenterait un très sérieux risque de maladie pour les enfants. Commentaire du docteur Valerie Harwoord, la présidente du département de biologie de l’Université de la Floride du sud: « Surtout, ne mettez pas la tête sous l’eau ». Difficile, voire impossible, pour un triathlète ou un nageur en eau libre.
La sécurité, maintenant. Samedi 30 juillet, l’équipe jamaïcaine d’athlétisme a été bercée une partie de la nuit par le bruit des coups de feu. Installés dans un hôtel de Rio de Janeiro pour leur stage terminal avant de rejoindre le village olympique, les Jamaïcains ont entendu des échanges de tirs provenant des favelas voisines. Les coups de pistolet ont duré une partie de la soirée. « Puis nous avons pu entendre le bruit des sirènes de police jusqu’au petit matin, a expliqué au Jamaica Gleaner le manager de l’équipe d’athlétisme, Ludlow Watts. Nous multiplions les précautions pour rester en sécurité, nous avons une escorte pour aller à l’entraînement et en revenir. Mais tout ceci n’est pas très rassurant. »
La politique, enfin. Selon TheNewArab, un incident diplomatique pourrait bien éclater à propos de l’équipe koweïtienne aux Jeux de Rio. Fehaid al-Deehani, le spécialiste du tir le plus connu au pays, seul médaillé olympique de l’histoire du Koweït, aurait refusé de porter le drapeau olympique à la cérémonie d’ouverture. Le comité national olympique koweïtien ayant été suspendu par le CIO pour interférence des autorités politiques du pays, la délégation aux JO de Rio est censée défiler sous un drapeau neutre. Mais Fehaid al-Deehani se refuse à le porter. « Je suis un militaire, je ne peux que défiler avec le drapeau de mon pays, plaide-t-il. Je ne peux pas porter le drapeau du CIO ». Affaire à suivre.