La sécurité s’annonçait depuis longtemps comme l’une des interrogations des Jeux de Rio 2016. Après la mi-parcours de la quinzaine olympique, elle reste en bonne place parmi les sujets les plus discutés à Rio de Janeiro. Dimanche 14 août, un fait divers d’un genre peu commun est venu alimenter le dossier. Ryan Lochte, l’une des vedettes de l’équipe américaine de natation, médaillé d’or avec le relais 4×200 m, a été braqué dans la nuit de samedi à dimanche par un groupe d’hommes armés. L’incident n’a pas dégénéré. Mais le nageur y a laissé son portefeuille.
L’information a d’abord été donnée aux médias par la mère du nageur, Ileana Lochte. Elle a expliqué que son fils sortait d’une boîte de nuit au Club France, au petit matin, accompagné par trois autres nageurs de l’équipe américaine de natation: Gunnar Bentz, Jack Conger, Jimmy Feigen. Les quatre athlètes sont montés dans un taxi pour rentrer au village olympique. Sur le chemin, le taxi s’est arrêté dans une station-service, semble-t-il pour prendre de l’essence. Mais là, plusieurs hommes armés de pistolets se sont faits passer pour des policiers. Ils ont menacés les nageurs, exigeant qu’ils leur donnent argent et objets personnels. Ryan Lochte leur a laissé son portefeuille. Les quatre Américains ont ensuite pu repartir sain et sauf.
Interrogé par les médias lors de la conférence de presse quotidienne du CIO et du comité d’organisation, le porte-parole du CIO, Mark Adams, a démenti l’information. « Cette histoire n’est absolument pas vraie », a assuré Mark Adams. Mais quelques heures plus tard, le comité olympique américain (USOC) a confirmé la version de la mère de Ryan Lochte. Dans un communiqué publié dans l’après-midi de dimanche, l’USOC a donné les détails de l’incident, expliquant que les nageurs allaient bien et collaboraient avec les autorités.
Plus tard dans la journée, Ryan Lochte est sorti de son silence. Il s’est confié à la chaîne américaine NBC, détentrice des droits des Jeux pour les Etats-Unis. « On nous a tirés hors du taxi, puis ces types ont sorti un insigne de policiers, a expliqué le nageur, 12 fois médaillé olympique, visiblement encore marqué par sa nuit. Ils n’avaient pas de torche, seulement cet insigne. Ils ont dégainé leurs armes à feu, ils ont dit aux autres nageurs de se mettre au sol. Ils l’ont fait, ils se sont allongés à terre. Moi, j’ai refusé. Je leur ai dit: « Nous n’avons rien fait de mal, nous n’avons pas à nous allonger au sol. » Ensuite, le type a retiré son arme à feu, il l’a armée, l’a pointée sur mon front et il m’a dit: « Baisses toi ». J’ai levé les mains en l’air. Il a pris notre argent, il a pris mon portefeuille. Il m’a laissé mon téléphone portable et mon accréditation. »
La police civile de Rio de Janeiro a confirmé l’incident. Elle a expliqué dans un communiqué avoir ouvert une enquête sur l’attaque à mains armées de nageurs américains.