Après Paris au premier jour des Jeux, puis Los Angeles mercredi dernier, l’équipe de Budapest 2024 a tenu ce mardi 16 août sa conférence de presse. Même décor, une salle adjacente au centre principal des médias. Même format, trente minutes montre en mains, six intervenants. Les Français avaient fait venir François Hollande. Les Américains s’étaient rangés aux côtés du maire de Los Angeles, Eric Garcetti. Les Hongrois auraient pu inviter leur Premier ministre, Viktor Orban, annoncé à Rio de Janeiro en fin de semaine. Ils ont préféré confier les clefs de leur présentation aux leaders de l’équipe de candidature.
Les intervenants. Pas de véritable « guest star » dans l’équipe de Budapest. Pal Schmitt lui-même, seul membre hongrois du CIO, était absent. A la place, les vrais porteurs du projet hongrois, assis autour de Balazs Fürjes, le président du comité de candidature: Gusztáv Bienerth, le vice-président, Attila Mizser, le directeur des sports et des sites, Lazlo Vajda, le directeur des opérations, Agnes Kovacs, la présidente de la commission des athlètes. Le socle de la candidature. Seule invitée surprise: l’escrimeuse Emese Szasz, première championne olympique hongroise aux Jeux de Rio, sacrée à l’épée individuelle. Quatre hommes, deux femmes.
L’assistance. Assez clairsemée. Les journalistes ne se sont pas déplacés en masse, mais tous les experts des questions olympiques étaient présents. A la différence des Américains, les Hongrois n’ont pas jugé utile de réserver les sièges du premier rang à leurs invités ou ambassadeurs. Les médias, rien d’autre. Une conférence de presse. Une vraie.
Le message. Les Hongrois se sont choisis une ligne de conduite et un positionnement très clairs : une candidature de l’Agenda 2020, compacte et raisonnable, modeste dans ses dimensions. Ils s’y tiennent, sans craindre de forcer un peu le trait. « Budapest incarne la définition même de l’Agenda 2020 », a suggéré Lazlo Vajda. Seulement cinq sites de compétition seraient à construire, 90% de la population du pays réside à moins de 90 minutes d’au moins un site, pas moins de 27 sports pourraient être accessibles dans un rayon de 10 km du village des athlètes. Balazs Fürjes l’a expliqué: « Après Pékin, Londres, Rio et Tokyo, quatre méga villes, Budapest arrive au bon moment. » Pour le CIO, choisir la capitale hongroise reviendrait à ouvrir la porte des Jeux à des villes et des régions d’une taille plus modeste. L’Agenda 2020, encore et toujours. Autre message: les Jeux n’ont encore jamais été organisés en Europe centrale. Enfin, Budapest a insisté sur une « anomalie » historique: la Hongrie reste le seul pays du top 10 mondial en nombre de médailles, depuis la création des Jeux, à n’avoir jamais reçu la quinzaine olympique.
Les questions. Nombreuses et diversifiées. Avec une ligne directrice: Budapest, l’outsider de la course, le petit au milieu des grands. Logique. Les Hongrois s’y attendaient. Ils ont patiemment expliqué que leur ville possédait une solide expérience dans l’organisation des Jeux et que, grâce à Internet et aux réseaux sociaux, il serait facile aux membres du CIO peu familiers de la capitale hongroise d’en découvrir tous les atouts. Mais Balazs Fürjes a tranché, le visage grave: « Nous ne sommes pas les outsiders de la course. Nous avons autant de chances que les autres. Les autres candidatures peuvent avoir peur de nous, comme nous avons peur d’elles. » La question qui fâche a porté sur les réfugiés, pas réellement bien accueillis en Hongrie. Balazs Fürjes n’a pas vraiment répondu.
La vedette. Balazs Fürjes, sans hésitation. Le président de la candidature reste encore peu connu dans le mouvement olympique, mais il porte le projet hongrois avec sérieux et conviction. Il le fait sans en rajouter, mais donne l’impression de savoir où il veut aller. A l’image de sa candidature.
L’anecdote. A la fin de la conférence de presse, l’équipe de Budapest a distribué aux médias une clef USB en cristal de Bohème. Classe.