Sebastian Coe n’en est pas à ses premiers Jeux olympiques. Il en a disputé deux dans la peau d’un athlète, en 1980 et 1984. Mais à Rio, le Britannique vit ses premiers JO dans le costume de président de l’IAAF. Un exercice complexe et éprouvant, surtout dans le contexte pour le moins tendu d’un athlétisme mondial où les affaires de dopage alimentent suspicion et bruits de couloir.
A quelques heures de la dernière session au stade olympique de Rio de Janeiro, Sebastian Coe a fait face à la presse. Une salle pleine, un déluge de questions pour le Britannique, accompagné du nouveau directeur général de l’IAAF, le Français Olivier Gers, officiellement recruté quelques jours plus tôt. Peu de révélations, mais quelques nouveautés. L’ancien miler ne pratique pas la langue de bois. Tant mieux.
- « Notre sport est vivant et il est très fort », a assuré Sebastian Coe. Pour le prouver, le Britannique a sorti de ses poches les chiffres les plus éloquents des épreuves olympiques (avant la dernière session, samedi 20 août): 3 records du monde (400 m hommes, 10.000 m et lancer du marteau femmes), 8 records olympiques, 10 records continentaux, 95 records nationaux. Selon le décompte de l’IAAF, ces derniers records ont concerné 65 pays. « La preuve de l’universalité de notre discipline », se félicite Sebastian Coe.
- Aux Jeux de Rio, l’athlétisme a battu tous ses records d’audience sur Internet. Le nombre d’internautes ayant visité le site de l’IAAF a augmenté de 91% par rapport aux Jeux de Londres en 2012.
- Les championnats du monde cadets, réservés aux athlètes âgés de moins de 18 ans, ont vécu. « Après la prochaine édition, ils disparaîtront du calendrier, a expliqué Sebastian Coe. A la place, nous allons réfléchir à des compétitions régionales, plus propices au développement de ces jeunes athlètes. »
- « La suspicion autour des records du monde a toujours existé, je le sais de ma propre expérience, a reconnu le président de l’IAAF. J’ai toujours encouragé les athlètes à faire la lumière sur la façon de renforcer le système antidopage. Mais je ne veux pas qu’ils diabolisent leurs adversaires. Nous devons créer des plateformes où ils puissent s’exprimer. »
- « J’ai préparé une lettre manuscrite à l’intention de Yelena Isinbayeva. Je n’ai pas encore eu l’opportunité de lui transmettre, mais je le ferai à la première occasion. Son élection à la commission des athlètes du CIO est une bonne chose, elle renforce notre sport. »
- « Je connais la difficulté d’organiser un événement comme les Jeux olympiques. Je suis passé par là. Avec les problèmes qu’ils ont connus et la situation très difficile du pays, je donnerais une très bonne note au comité d’organisation des Jeux pour la qualité de l’événement. »
- « Nous allons engager un processus de réformes de l’athlétisme. Il concernera notamment les compétitions. Rien n’est encore décidé, mais nous réfléchissons à introduire des relais mixtes dans le programme. Nous pensons aussi à ces relais mixtes pour les compétitions de cross-country. »
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« Je suis passionné par l’idée qu’Usain Bolt nous consacre un peu de son temps pour nous aider à développer notre sport, mais pas seulement dans un rôle d’ambassadeur. Quand le moment sera venu pour lui, nous voudrions qu’il reste à nos côtés et puisse s’impliquer. »