Les Jeux de Rio ont modifié en partie l’allure et la composition du CIO. Sa commission des athlètes, notamment, a changé de visage. Quatre membres en sont partis, au terme de leur mandat de 8 ans: l’Allemande Claudia Bokel, le Coréen Dae Sung Moon, le Russe Alexander Popov et la Cubaine Yumilka Ruiz Luaces. Quatre nouveaux y font leur entrée, élus par leur pairs pendant les Jeux de Rio: l’Allemande Britta Heidemann (1603 voix), le Coréen Seug-min Ryu (1544), le Hongrois Daniel Gyurta (1469), la Russe Yelena Isinbayeva (1365).
Quelques jours plus tôt, la commission s’était choisie une nouvelle présidente, l’Américaine Angela Ruggiero. Elle avait également désigné un vice-président, le Français Tony Estanguet (notre photo, avec Angela Ruggiero). Le triple champion olympique de canoë, co-président de Paris 2024, a expliqué à FrancsJeux les dessous de l’élection et les défis à relever pour la commission des athlètes du CIO.
FrancsJeux: Quelles ont été les circonstances de votre élection à la vice-présidence de la commission des athlètes du CIO?
Tony Estanguet: L’idée de briguer la vice-présidence m’est venue l’an passé, après la session du CIO à Kuala Lumpur. Plusieurs membres de la commission m’en avaient parlé, ils m’avaient un peu sondé, me demandant si je serais intéressé. A mon retour, j’y ai réfléchi. J’ai évoqué le projet avec Angela Ruggiero et Adam Pengily, les deux plus anciens. Je savais qu’Angela voulait être candidate à la présidence. Elle est douée et brillante. Il était normal qu’elle soit élue. Après en avoir parlé avec le CIO, notamment la direction des sports, j’ai opté pour la vice-présidence. Nous étions deux candidats, Kirsty Coventry et moi. J’ai obtenu 8 voix, Kirsty en a recueilli 5.
Que représente réellement le rôle de vice-président de la commission des athlètes du CIO?
La tâche est immense et les sujets très nombreux. Avec Angela, nous allons nous partager les dossiers. Je serai amené à la représenter dans les occasions où elle ne sera pas disponible. Nous devrons être actifs, servir d’intermédiaires politiques avec l’administration du CIO.
Quels sujets allez-vous privilégier en votre qualité de vice-président?
Je suis positionné sur le dopage et l’AMA depuis déjà 2 ans. Je m’intéresse également à la Solidarité olympique, aux questions d’environnement, aux relations avec les fédérations internationales, à la reconversion des athlètes. Nous avons eu une réunion aux Jeux de Rio, nous en aurons une autre, importante, au mois de novembre.
Angela Ruggiero a été vice-présidente de la commission des athlètes, avant de succéder à Claudia Bokel à la présidence. Peut-on déjà imaginer que vous serez le prochain président?
La présidence doit changer de titulaire en 2018. Nous verrons à ce moment là.
Quels progrès souhaitez-vous réaliser, au cours des 2 ou 4 prochaines années, au sein de la commission des athlètes du CIO?
Un très gros travail a été accompli depuis 8 ans pour se doter d’outils et de structures. La prochaine étape sera de renforcer la communication pour mieux impliquer les athlètes. Les outils dont nous disposons ne sont pas forcément connus par tous les athlètes. La chaîne olympique peut nous aider pour cela, la plateforme numérique des olympiens également. Si nous parvenons à augmenter quantitativement la présence des athlètes, nous pourrons peser nettement plus au CIO, dans les fédérations internationales et les comités nationaux olympiques. Politiquement, les athlètes doivent être plus présents au sein du mouvement olympique.