C’est officiel: Patrick Hickey n’est plus en prison. Deux semaines après son arrestation à son hôtel de Rio de Janeiro par la police brésilienne, le dirigeant irlandais a pu quitter sa cellule du centre de haute sécurité de Bangu. Les autorités de l’état de Rio ont accepté de lui rendre sa liberté, à la demande de son avocat, qui avait évoqué à plusieurs reprises les problèmes de santé de son client, âgé de 71 ans.
Le président du comité olympique irlandais (OCI), et de l’Association des comités olympiques européens (EOC), a pu quitter sa cellule, officiellement en fin de matinée. Mais sa « liberté » reste très conditionnelle. Patrick Hickey séjourne désormais dans un appartement d’une chambre d’un quartier résidentiel de Rio de Janeiro (notre photo). Il a rendu son passeport. Ses faits et gestes sont surveillés. Il pourra se rendre en homme libre à son procès, dont la date n’a pas encore été fixée.
Réclamée avec insistance par son avocat, sa libération a été autorisée par le juge en charge du dossier, Fernando Antonio de Almeida. Ce dernier a estimé que l’Irlandais, arrêté le 17 août dans le cadre d’une enquête sur un vaste trafic de billets olympiques, ne constituait pas « un risque ou un obstacle à l’ordre public. »
Depuis son arrestation, Patrick Hickey avait renoncé à titre provisoire à ses nombreuses fonctions officielles dans le mouvement olympique, dont la présidence de l’EOC et son rôle de membre de la commission exécutive du CIO. Mais son sort continue à préoccuper ses confrères. A quelques heures de sa sortie de prison, l’EOC a publié un court communiqué tout entier consacré à la situation très singulière de son ex président. Un communiqué rédigé au terme d’une réunion extraordinaire du comité exécutif, organisée au siège du comité olympique allemand (DOSB) à Francfort. Une réunion menée par le Slovène Janez Kocijančič, désigné président par intérim depuis l’arrestation de Patrick Hickey.
Après s’être félicitée de l’annonce de la sortie de prison de Patrick Hickey, l’EOC suggère que la décision de la justice brésilienne de libérer l’Irlandais est la plus correcte, car elle respecte « la dignité et les droits humains les plus fondamentaux de Patrick Hickey. »
Prudent, le communiqué précise: « Le comité exécutif de l’EOC respecte entièrement les procédures juridiques brésiliennes, et il n’est pas dans son intention de commenter ou de questionner le moindre sujet relatif à une affaire légale au Brésil. » Patrick Hickey devra se débrouiller seul. Jamais simple.
En Irlande, sa famille multiplie les démarches pour obtenir une intervention du gouvernement auprès des autorités brésiliennes. Elle doit rencontrer le ministre des Affaires Etrangères, Charlie Flanagan, plus tard dans la semaine. En pure perte, semble-t-il. Charlie Flanagan a confié aux médias irlandais qu’il ne pouvait en aucun cas s’immiscer dans les procédures judiciaires d’un autre pays.