Après Paris, Rome. Thomas Bach a passé le début de la semaine dans la capitale italienne. Mercredi 5 octobre, le président du CIO était l’un des invités de marque d’un événement d’un genre peu commun, la première Conférence mondiale « Sport et foi », initiée et organisée par le Vatican. Il a été appelé à la tribune pour prononcer un discours d’inauguration, privilège partagé avec le Pape François, hôte de la manifestation, et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Très respectable trilogie.
Pour la petite histoire, l’événement s’est tenu dans la salle Paul VI du Vatican. Dans l’assistance, 7.000 personnes selon les organisateurs. Parmi elles, Virginia Raggi, la maire de Rome, dont la poupée en chiffons doit sans doute être piquée d’aiguilles du côté de Lausanne, pour avoir envoyé aux oubliettes la candidature italienne aux Jeux de 2024. Thomas Bach ne l’a pas croisée. « Je ne la connais pas », a-t-il avoué.
Respectueux du ton de la journée, Thomas Bach a parlé sport et religion, sport et jeunesse, sport et humanité. « Comme la foi, le sport nous enseigne l’importance de vivre dans la solidarité et la paix avec nos semblables, a suggéré le président du CIO. Une des nombreuses valeurs partagées par le sport et la foi est le respect de la dignité et de l’égalité de tous les êtres humains. » Puis Thomas Bach a écouté Ban Ki-moon le remercier publiquement, à la tribune, pour son initiative d’inviter une équipe d’athlètes réfugiés aux Jeux de Rio.
Star de la journée, le Pape François n’a pas non plus dévié d’un discours en accord parfait avec le lieu et la circonstance. Il a assuré que le sport était « nécessaire au développement intégral de l’homme. » Il est revenu sur les Jeux paralympiques pour souligner combien cet événement jouait « un rôle décisif pour aider le public à reconnaître et admirer les prestations des athlètes » en situation de handicap. Faire du sport, a-t-il, « c’est apprendre à faire équipe, à savoir gagner et aussi à savoir perdre. »
Pas un mot sur le projet avorté de candidature de Rome aux Jeux de 2024. Au moins publiquement. Logique et prévisible. En coulisses, pourtant, Thomas Bach n’a pas totalement éludé la question. A la veille de l’ouverture de la Conférence du Vatican, il s’est entretenu avec Giovanni Malago, le président du CONI. Une rencontre au cours de laquelle le président du CIO a, de son propre aveu, « beaucoup appris » sur les règles et les mystères de la politique italienne.
Mais, prudent, le dirigeant allemand s’est bien gardé d’entrer à deux pieds dans un débat dont il estime que le CIO doit rester éloigné. « La discussion est politique, elle concerne l’Italie, a confié Thomas Bach, cité par Associated Press. Comme vous le savez, le CIO reste neutre sur le plan politique. Nous n’interviendrons donc pas dans le débat. Pour être tout à fait franc, je ne pense pas que ce sujet (la candidature de Rome aux Jeux de 2024) ait grand-chose à voir avec les Jeux olympiques. L’impression que j’en ai est que tout cela est surtout une affaire interne à la politique italienne. »
Hasard ou pas, Giovanni Malago a fait savoir qu’il tiendrait une conférence de presse mardi 11 octobre. Elle sera consacrée à Rome 2024. Elle pourrait être la toute dernière.