Nouveau changement de direction dans le feuilleton à suspense des Jeux de Tokyo 2020 et de leur carte des sites. Le dernier épisode, joué mercredi 12 octobre dans la capitale japonaise, a redonné à l’aviron sa position initiale. Et laissé penser que les courses olympiques, sérieusement menacées depuis deux semaines d’être envoyées à plus de 400 bornes de Tokyo, pourraient finalement poser leur décor le long du plan d’eau initialement prévu dans le dossier de candidature. A Sea Forest, dans la baie de Tokyo (photo ci-dessus), non loin du village des athlètes.
Ce nouveau rebondissement a eu pour cadre une série de réunions organisées en différents lieux de la capitale. Yoshihiro Murai, le gouverneur de la préfecture de Miyagi, s’est rendu à Tokyo pour y défendre la cause du complexe d’aviron de la ville de Tome, à 400 km du village des athlètes, envisagé comme solution de repli par les autorités de la capitale pour réduire les coûts de la préparation des Jeux. Il a rencontré l’équipe de Tokyo 2020, avant de traverser la ville et s’entretenir avec Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo.
Ces entretiens s’annonçaient à son avantage. Mais il faut croire que le vent a déjà tourné au Japon. Yoshihiro Murai s’est entendu répondre que le bassin déjà existant de Tome pourrait finalement s’avérer plus coûteux que prévu. Il a écouté ses interlocuteurs lui expliquer que le site de compétition manquait d’équipements pour accueillir une épreuve olympique, qu’il n’était pas le mieux choisi pour les athlètes et que son environnement n’était pas suffisamment pourvu en hôtels pour les officiels et les spectateurs des Jeux de 2020.
De son propre aveu, la réunion a été « négative ». Mais le gouverneur de la préfecture de Miyagi ne renonce pas. « Nous avons été capables de nous relever en 5 ans et demi du grand tremblement de terre de l’est du Japon, a-t-il expliqué aux médias nationaux. Alors, ne me dites pas que nous ne pouvons pas recevoir une épreuve olympique prévue dans 4 ans. »
Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo, est restée assez vague sur sa position. Dans l’attente de rencontrer Thomas Bach, mardi 18 octobre, elle s’est contentée d’expliquer à l’agence Reuters que les semaines à venir constituaient la dernière opportunité pour réduire drastiquement les coûts des Jeux.
Les organisateurs, eux, ne cachent pas leur préférence. Toshiaki Endo, l’ancien ministre des Jeux olympiques, membre du conseil de direction de Tokyo 2020, l’a clairement expliqué mercredi 12 octobre: « Je voudrais souligner encore une fois que la décision (de construire dans la baie de Tokyo un nouveau site pour l’aviron et le canoë-kayak) a été prise de façon unanime et qu’elle était fondée sur des études minutieuses. Toutes les parties concernées, le CIO, les fédérations internationales, les fédérations nationales, le comité d’organisation des Jeux de 2020 et le gouvernement de la métropole, sont arrivés à la conclusion que le site initial de Sea Forest était le plus prometteur et le mieux adapté à l’accueil des compétitions. »
Toshiaki Endo a également assuré que la construction d’un complexe d’aviron et de canoë-kayak course en ligne pourrait finalement s’avérer moins coûteuse que prévu. A Lausanne, au siège de la FISA, Jean-Christophe Rolland et son équipe reprennent confiance.