Jean-Christophe Rolland, le président de la Fédération internationale d’aviron (FISA), peut respirer. Le projet des organisateurs des Jeux de Tokyo 2020 de délocaliser le bassin olympique à plus de 400 km de la capitale a pris un coup dans l’aile. Un coup sévère et sans doute fatal.
La presse japonaise rapporte que le site proposé comme alternative au plan d’eau initial pourrait être très prochainement écarté de façon définitive. Citant une source proche du dossier, et interne au gouvernement de la métropole de Tokyo, les médias nationaux révèlent que le complexe d’aviron et de canoë-kayak de la ville de Tome, dans la préfecture de Miyagi, ne pourrait en aucun cas être prêt à temps pour les épreuves des Jeux de 2020. Selon la source citée par l’agence Kyodo, délocaliser les deux disciplines au nord-est de Tokyo exigerait d’acheter des terrains et de mener une longue et hasardeuse étude environnementale. Un préalable jugé aujourd’hui difficile à caser dans le timing de préparation des prochains Jeux d’été.
Sauf nouveau retard, jamais exclu sur pareil sujet, le feuilleton de la carte des sites olympiques devrait connaître son épilogue en fin de semaine. Le groupe de travail quadripartite, constitué par des représentants de Tokyo 2020, du gouvernement de la métropole, de l’état japonais et du CIO, constitué à l’initiative de Thomas Bach, doit se réunir à partir de ce mardi 1er novembre. Une réunion de trois jours présidée par Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques au CIO. Au cœur des discussions, un plan de réductions des dépenses de construction, de transport et de sécurité qui se révèle en accord avec les promesses et les engagements du dossier de candidature.
Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo, a annoncé qu’elle était en « contact direct et régulier » avec Thomas Bach depuis leur entrevue dans la capitale, le 18 octobre dernier. Elle a précisé qu’elle proposerait au groupe de travail, dès demain, une série d’options pour les sites d’aviron et canoë-kayak course en ligne, volley-ball et natation. « J’ai changé mes plans depuis ces deux dernières semaines, a reconnu Yuriko Koike. Nous allons en discuter avec le CIO, l’état et Tokyo 2020, étudier ensemble les meilleures options avant de prendre une décision définitive. » Dans le cas de l’aviron, l’une des options consiste à conserver le projet initial d’un bassin olympique à Sea Forest, dans la baie de Tokyo, mais en l’aménageant de façon temporaire, afin de réduire nettement les coûts de construction.
Dans un tout autre registre, les Japonais se montrent déterminés à profiter des Jeux de Tokyo pour intensifier la lutte contre les effets du tabagisme et, conséquence directe, augmenter radicalement leurs recettes fiscales. Akiko Santo, un membre éminent de la Chambre des Conseillers, très impliqué dans la campagne nationale anti-tabac, fait actuellement pression auprès du gouvernement pour augmenter les taxes sur les cigarettes. Sa proposition vise à doubler le prix du paquet, pour le faire passer au-dessus de la barre des 1.000 yens, soit environ 8,5 euros. « Avec les Jeux qui arrivent, le moment est venu », plaide-t-il.