Est-ce un effet olympique? La Confédération européenne de baseball attire les convoitises. A un peu plus de trois ans du retour de la discipline dans le programme des Jeux de Tokyo 2020, les élections à la présidence devraient voir trois hommes se disputer le rôle, le 4 février 2017. Parmi eux, Didier Seminet, l’actuel président de la Fédération française de baseball et softball. Il a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancJeux: Pourquoi postuler à la présidence de la Confédération européenne de baseball?
Didier Seminet: Nous avons besoin d’un projet et d’une dynamique pour aider au développement du baseball européen et le faire sortir de son anonymat. La Fédération française de baseball et softball est l’une des seules à gagner des licenciés en Europe. Elle est porteuse d’une vision et d’une ambition. Nous sommes plusieurs fédérations nationales à penser qu’il est temps de donner un nouvel élan à la Confédération européenne de baseball, en mettant en place une équipe dynamique et une série de réformes qui doivent rendre nos disciplines plus compétitives et attractives en Europe.
Comment jugez-vous la situation actuelle de la Confédération, et plus largement du baseball en Europe?
Il n’y a aujourd’hui aucun projet, aucune dynamique à la Confédération européenne de baseball. Notre continent est le parent pauvre de la famille du baseball/softball international. Quand on sait à quel point la discipline est populaire en Asie, Amérique latine et Amérique du Nord, on voit le chemin qui reste à parcourir pour donner au baseball la place qu’il mérite sur la scène sportive européenne. Le contraste est spectaculaire entre la popularité de la discipline en Asie où les Japonais ont, avec l’accord du CIO, ramené le baseball/softball au programme des Jeux de Tokyo 2020, et l’Europe où une personne sur 10 sait que le baseball/softball s’y pratique. Il reste beaucoup de travail pour le faire gagner en crédibilité. Il faut être connu avant d’être reconnu et cela passe selon moi par une Confédération forte capable de réunir toutes les fédérations nationales, de définir un projet commun et de le mener à exécution.
Quelles sont les grandes lignes de votre programme?
Je suis un partisan du rapprochement entre le baseball et softball. La Fédération française de baseball et softball, comme 60% des fédérations nationales européennes, est combinée baseball/softball. La Fédération internationale l’est aussi depuis 2013, année de la création de la World baseball softball confederation (WBSC). L’avenir de ces deux disciplines s’inscrit dans l’union, c’était l’une des demandes du mouvement olympique, et mon premier objectif est d’amener à la création dans les 2 ans d’une fédération européenne combinée baseball/softball. Nous avons ensuite le souhait de remettre entièrement à plat le fonctionnement de la Confédération: l’offre de compétitions qui n’est pas adaptée à la valorisation de nos disciplines, la promotion et la commercialisation des événements (billetterie, captation et diffusion web/TV), la professionnalisation de la structure qui compte un seul emploi à temps partiel, ou encore l’aide au développement au travers de la mise en place d’un programme de suivi des fédérations nationales. Le chantier est immense tant peu a été fait ces dernières années.
A moins de deux mois du vote, comment se présente l’élection?
Elle se présente comme une course à trois, lancée vendredi 16 décembre, date à laquelle la liste des candidats à été dévoilée. Ma candidature est le fruit de longs mois de préparation et de consultations menées auprès des fédérations nationales. J’en ai acquis la conviction d’être le plus à-même de porter cette vision commune que nous avions définie. J’ai confiance car j’ai face à moi un président sortant non soutenu par sa fédération nationale et sans bilan, le Néerlandais Jan Esselman, et le président de la Fédération tchèque, Petr Ditrich, un ami qui partage mes convictions et que j’espère amener à se ranger à mes côtés.
Comment comptez-vous accompagner le retour du baseball/softball dans l’univers olympique?
Il est de notre devoir de démontrer que la confiance accordée par le CIO est méritée. La Fédération internationale s’est complètement renouvelée (fusion des deux fédérations, égalité des sexes, dopage, mise en conformité avec l’agenda 2020, etc.), je souhaite que l’Europe s’inscrive dans la même démarche. L’épreuve de baseball/softball rencontrera un vif succès à Tokyo, personne n’en doute, mais il faut démontrer que ces disciplines ont toute leur place dans le programme des Jeux, indépendamment du pays dans lequel ils seront organisés.
En cas de victoire le 4 février 2017, quelle sera votre priorité de nouveau président?
Travailler à la fusion des deux fédérations européennes et donner un nouvel élan au baseball/softball européen.