Statu quo. Immobilisme. Surplace. Toutes les formules fonctionnent pour résumer l’épineux dossier de la participation des joueurs de la NHL aux prochains Jeux d’hiver, en février 2018 à PyeongChang. Mais rien ne se passe. A 13 mois de l’événement, la question n’est toujours pas tranchée. Une situation qui incite peu à l’optimisme.
Faute d’avancée concrète, ou de recul irrémédiable, l’heure est à l’interprétation des signes. Un jeu d’anticipation où la moindre parole est disséquée comme une grenouille en salle de sciences naturelles. Les deux dernières partent dans deux directions opposées. Embarrassant.
Dans le camp des propriétaires d’équipes, Bill Daly a semé le doute en assurant que rien n’avait avancé au cours du dernier mois. L’adjoint au commissaire de la NHL a expliqué: « Nous n’avons pas eu de pourparlers formels avec la Fédération internationale de hockey sur glace. Et nous avons eu seulement quelques échanges avec l’Association des joueurs de la NHL (NHLPA). Nous verrons si quelque chose va changer à la suite des discussions que la Fédération internationale doit avoir avec le CIO. Il n’y a aucune date limite d’établie et nous n’en imposerons pas une. »
Difficile de se montrer plus évasif. A l’évidence, les Jeux olympiques ne constituent pas la priorité des propriétaires de franchises, nettement plus préoccupés en ce début d’hiver par le prochain All Star Game et par la perspective d’organiser un nombre croissant de rencontres en extérieur. Ces deux sujets pèsent leur poids en recettes commerciales, à la différence des Jeux, perçus dans le camp des décideurs comme une source de dépenses et de tracas. Pour rappel, la NHL se refuse à payer les frais de voyage, d’assurance et de séjour aux JO de PyeongChang pour les quelques 150 joueurs potentiellement sélectionnables. Un coût estimé par Gary Bettman, le commissaire de la NHL, à « beaucoup, beaucoup de millions de dollars. »
Plus inquiétant, l’allusion faite par Bill Daly à la dernière en date des discussions du conseil de la NHL sur la question des Jeux. « En ce qui nous concerne, nous en sommes toujours à trouver une raison convaincante de participer aux Jeux olympiques, a-t-il expliqué. Et cette raison, nous ne la trouvons pas. » Aïe.
Curieusement, l’Association des joueurs de la NHL se veut optimiste. Au moins en façade. Donald Fehr, son directeur exécutif, a assuré être plus « optimiste que jamais » sur ce dossier. Seul ennui: il n’a pas précisé les raisons de ce regain de confiance. Joueurs et propriétaires discutent actuellement des conditions du prolongement de la convention collective. La participation aux Jeux de PyeongChang avait été suggérée par les seconds comme un élément de solution. En vain. Selon Bill Brady, « ce n’est pas quelque chose que l’Association des joueurs est prête à accepter et nous pouvons comprendre. »
En attendant, la NHL planche sur deux projets de calendrier en vue de la saison 2017-18. Le premier prévoit une coupure de trois semaines au moment des Jeux de PyeongChang. Le second ignore purement et simplement l’événement olympique. Le meilleur et le pire. Ou l’inverse, selon l’angle de vue.