Les choses sont claires, le doute n’est plus permis: dans leur vision des Jeux d’été en 2024, les Américains ne s’interdisent rien. « Les Jeux nouveaux pour une ère nouvelle », martèlent-ils depuis le début de la campagne. L’équipe de Los Angeles se présente en championne de l’innovation et de la créativité. Au vu de sa dernière trouvaille, révélée lundi 16 janvier 2017, sa prétention ne semble pas exagérée.
A 8 mois du vote du CIO, alors que les trois villes candidates piaffent d’impatience de pouvoir donner à leur communication une dimension internationale, Los Angeles 2024 a dévoilé son projet pour les cérémonies d’ouverture et de clôture. Il ne ressemble à rien de connu. Une sorte d’ovni, situé à des années-lumières des règles et des usages de l’univers olympique.
En cas de victoire dans la course aux Jeux de 2024, face à Budapest et Paris, Los Angeles organiserait non pas une seule, mais deux cérémonies d’ouverture. Dix-sept jours plus tard, les Américains doubleraient également la mise à l’occasion de la cérémonie de clôture. Deux manifestations organisées en simultané dans deux stades différents.
Vendredi 19 juillet 2024, la cérémonie d’ouverture débuterait au Coliseum de Los Angeles, le stade des Jeux de Los Angeles en 1984. La mythique enceinte californienne aurait préalablement subi un lifting en profondeur. Sa rénovation doit coûter 270 millions de dollars, une somme apportée par l’Université de Californie du Sud (USC). La flamme des Jeux traverserait le stade, occupé pour la circonstance par 70.000 spectateurs.
Après un tour prolongé du Coliseum (photo ci-dessous), le flambeau olympique poursuivrait son parcours dans les rues de Los Angeles, s’offrant un passage devant certains des sites les plus connus de la ville. Direction le stade de la NFL, une enceinte de 100.000 places dont les travaux viennent de débuter à Hollywood Park, non loin de l’aéroport de Los Angeles. Situé à Inglewood, il doit ouvrir ses portes en 2019. Il sera partagé entre les Rams et les Chargers, les deux futures franchises de NFL de la métropole californienne. Présenté avant même la fin de sa construction comme le stade « le plus avancé au monde sur le plan technologique », il a déjà été choisi pour accueillir le Super Bowl en 2021.
La cérémonie d’ouverture y déroulerait alors son habituel scénario: défilé des athlètes, discours, drapeau olympique et allumage de la flamme. Dans le même temps, les 70.000 spectateurs du Coliseum auraient patienté avec un spectacle hollywoodien et un concert, avant de vivre la deuxième partie de la cérémonie en « réalité virtuelle ».
Même concept dix-sept jours plus tard, pour la cérémonie de clôture, mais en sens inverse de l’ouverture. Cette fois, la flamme débuterait son parcours dans le stade de football américain, avant de poursuivre sa route jusqu’au Coliseum, où serait planté le décor principal.
Les Californiens ont fait leurs comptes: une double cérémonie n’aurait pas seulement le mérite de dépoussiérer les codes du genre, elle ferait également voler en éclats tous les records olympiques. Au total, 170.000 spectateurs, une audience télévisée présumée historique, une couverture médiatique plus étendue que jamais.
Commentaire de Gene Sykes, le directeur général de Los Angeles 2024: « Organiser les cérémonies olympiques dans deux stades légendaires n’a jamais été fait. Mais la richesse de Los Angeles en termes d’enceintes sportives et de technologie nous autorise à nous poser la question, « Et ensuite? », plutôt que penser à ce qui a été fait dans le passé. Ces cérémonies vont attirer plus de monde que jamais, en Californie, aux Etats-Unis et sur l’ensemble de la planète. » Pas faux.