J – 2 pour les trois villes lancées dans la course aux Jeux d’été en 2024. Vendredi 3 février 2017, au chant du coq, les équipes de Budapest, Los Angeles et Paris devront déposer au CIO leur troisième et dernier dossier de candidature. En soi, une formalité. A un détail près: la journée marque aussi, pour les trois rivales, l’ouverture officielle de la campagne internationale. Le signal de départ d’une période d’un peu plus de 7 mois au cours de laquelle elles seront, enfin, autorisées à s’exprimer en dehors de leur propre territoire.
A J – 2, Los Angeles prie le ciel que l’effet Trump se dissipe sans trop tarder et ne fissure pas son projet olympique. Budapest s’active à domicile pour repousser la menace d’un référendum sur la candidature. Paris, jusque-là épargnée par les secousses politiques, s’exprime sur… le développement durable. Inattendu.
Mardi 31 janvier, l’équipe de la candidature française a détaillé un sujet déjà maintes fois mis en avant par ses leaders, Tony Estanguet en tête. Elle a répété sa volonté d’organiser en 2024 les Jeux les plus verts de l’histoire, les premiers du genre en harmonie avec l’Accord de Paris sur le Climat.
L’écologie, donc. Anne Hidalgo en connaît un rayon. La maire de Paris a été élue l’an passé à la présidence du C40, regroupant 85 métropoles mondiales mobilisées contre le réchauffement climatique. Elle en est la première femme présidente.
Armée d’un projet où le développement durable se devine à tous les étages du dispositif, l’équipe parisienne détaille ses arguments sans craindre l’excès de chiffres. Elle propose des Jeux où 95 des sites existent déjà ou seraient temporaires. Elle ambitionne de réduire de 55% l’empreinte carbone par rapport à celle laissée par les Jeux de Londres en 2012, pourtant restés dans les mémoires comme les plus propres de l’histoire.
En cas de victoire face à Budapest et Los Angeles, le 13 septembre prochain à Lima, Paris ambitionne d’organiser des Jeux où 100% des spectateurs utiliseraient les transports en commun ou le covoiturage. La flotte de bus serait entièrement électrique. Le village des athlètes utiliserait une énergie 100% renouvelable. Pas moins de 85% des athlètes auraient 30 minutes ou moins de trajet pour se rendre sur leur site de compétition. L’électricité serait 100% verte.
Sans surprise, le comité de candidature de Paris 2024 s’est fixé l’objectif d’obtenir la certification ISO 20121. En cas de succès, il deviendrait le premier de l’histoire à pouvoir coller à sa porte un label aussi exigeant, en reconnaissance de ses bonnes pratiques en termes d’héritage et de développement durable.
La démarche n’est pas nouvelle. L’équipe parisienne creuse le sillon de l’écologie depuis les premiers pas de sa campagne de candidature. Elle a récemment entraîné dans son élan les organisateurs d’une vingtaine d’événements sportifs internationaux en France, tous engagés à respecter une charte de bonne conduite où il leur est même demandé de surveiller la nourriture servie aux athlètes et au public. L’équipe de Paris 2024 travaille main dans la main avec le WWF.
A 7 mois et une poignée de jours de la décision finale, Paris 2024 se présente en vert et pour tous. Un choix gagnant? Réponse le 13 septembre.