Sombre journée et cruelle perspective pour les athlètes russes. Réuni lundi 6 février à Monaco, non loin du siège de l’organisation, le Conseil de l’IAAF a décidé de maintenir la suspension de l’athlétisme russe, imposée depuis l’été dernier. En soi, rien de surprenant. Mais, annonce moins attendue, la dite suspension a été prolongée au moins jusqu’au Conseil de l’IAAF prévu en novembre 2017 au Cap-d’Ail, non loin de Monaco.
Conséquence directe: les athlètes russes peuvent tirer un trait sur les championnats du Monde à Londres, organisés en août prochain. L’événement se déroulera sans présence officielle de la Russie, à l’image des Jeux de Rio en 2016. Mais l’IAAF se réserve le droit d’accepter au cas par cas, à titre individuel, des athlètes du pays présumés dignes de confiance. Il leur faut déposer un dossier auprès de l’organisation internationale et pouvoir cocher toutes les cases. Ils concourraient alors sous couvert de neutralité.
Combien seront-ils? L’IAAF l’a confirmé lundi à l’issue de la réunion de son Conseil: 35 athlètes russes ont, à ce jour, déposé une demande d’éligibilité. Parmi eux, la quasi totalité des leaders. Selon plusieurs sources, un petit nombre d’entre eux pourrait se voir accorder un dossard pour les championnats d’Europe en salle, début mars à Belgrade. Mais la délégation « neutre » pourrait s’avérer plus nombreuse en août prochain aux Mondiaux à Londres.
Lundi 6 février, le Conseil de l’IAAF a donc suivi presque sans discuter les recommandations de sa « task force », formée l’an passé avec mission d’aller mettre son nez dans l’athlétisme russe, ses instances, ses pratiques et ses dérives. Rune Andersen, son président (photo ci-dessus, à droite, avec Sebastian Coe), personnalité indépendante et présumée au-dessus des partis, a multiplié les visites en Russie au cours des derniers mois. Il a rencontré à plusieurs reprises le président de la Fédération russe d’athlétisme, Dimitri Shlyakhtin, le patron de sa commission d’enquête, Colonel Zherdev, le coureur de demi-fond Andrey Dmitriev, et bien sûr le nouveau ministre des Sports, Pavel Kolobkov.
Rune Andersen a tiré de tout cela la conviction que les autorités sportives du pays ne ménageaient pas leurs efforts pour retrouver leur place dans le jeu, mais que le chemin restait encore long avant de toucher au but. Du travail, donc, mais peut mieux faire. Nouvel examen en novembre.
Le dossier russe est refermé pour un moment. Mais il n’a pas été le seul à occuper les membres du Conseil de l’IAAF, lundi 6 février, d’un bout à l’autre d’une réunion étonnamment dense et riche en décisions d’importance.