A Budapest, les carottes sont cuites. Sauf improbable retournement de situation, la capitale hongroise quittera la course aux Jeux d’été en 2024. Elle rejoindra Hambourg et Rome dans la voiture-balai. Son retrait pourrait intervenir dès cette semaine. Le maire de la ville, Istvan Tarlos, a déjà fait savoir qu’il soumettrait l’idée d’un renoncement à l’assemblée municipale dès mercredi 22 février. Le même jour, le Premier ministre Viktor Orban doit évoquer cette option avec son gouvernement. Les deux hommes ont prévu de se voir le soir même, ou au plus tard dans la matinée du jeudi 23 février, pour adopter une position commune.
En attendant, l’un des personnages clefs de la candidature hongroise ne cache pas son pessimisme et son découragement. Balazs Furjes (photo ci-dessus), le président de Budapest 2024, très silencieux depuis le lancement d’une pétition appelant à un référendum sur la candidature (elle a rassemblé 266.151 signatures), est sorti de sa réserve. Interrogé par la station Inforadio, il a exprimé son sentiment sur l’issue du dossier. Une opinion qui laisse peu de place au doute.
« Le bateau a navigué, l’unité s’est envolée, a expliqué Balazs Furjes. Et, sans cela, nous n’avons aucune chance face à Paris ou Los Angeles. » Placé à tête du projet olympique hongrois depuis les premiers jours, Balazs Furjes a compris que le succès de la pétition anti-Jeux, et sans doute plus encore l’éclatement du consensus politique créé autour de la candidature, réduisaient à néant les chances de la capitale hongroise.
Le président de Budapest 2024 poursuit: « La famille olympique hongroise, la capitale, le Parlement et le gouvernement, toutes les parties prenantes avaient adopté des décisions communes. Mais maintenant, je constate que cette cause est en train d’être perdue, alors même que le rêve de la Hongrie depuis 120 ans possédait une chance palpable de devenir réalité. »
Présenté depuis le signal de départ comme l’outsider de la compétition, Budapest 2024 avait réussi à creuser son sillon, avec pertinence et originalité. Son équipe a joué à fond la carte d’une candidature alternative, plus modeste dans ses dimensions, conforme aux résolutions de l’Agenda 2020. Une candidature qui aurait pu, en cas de succès, donner envie et espoir à des villes de moyenne importance.
Le CIO n’a pas encore officiellement pris position sur le cas Budapest 2024. L’organisation olympique le fera sans doute après l’annonce du retrait. Mais l’un de ses vice-présidents, John Coates, s’est exprimé publiquement sur le probable renoncement de la capitale hongroise. Présent à Sapporo pour les Jeux Asiatiques d’hiver, l’Australien ne cache pas sa déception. « Sur le plan technique, comme sur tout le reste, j’avais été très impressionné, a expliqué John Coates. Je serais très déçu si, à cause d’un référendum, ils n’allaient pas plus loin. Le dossier est techniquement très solide. Les Hongrois possèdent déjà un grand nombre de sites. »