Thomas Bach et ses collègues du CIO ne craignent pas le désordre et l’agitation. Les derniers événements du mouvement olympique leur en ont donné l’habitude. Tant mieux. Ils seront mieux préparés à leur nouvelle étape: la Corée du Sud. Le dirigeant allemand doit débarquer à Séoul mardi 14 mars, pour une visite de 4 jours dominée en fin de semaine par une réunion de la commission exécutive du CIO. Il aura été précédé par les membre de la commission de coordination des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018, arrivés dès dimanche pour une inspection des sites qui débute ce lundi 13 mars.
Le moment n’est pas le mieux choisi. Mais il aura le mérite de confronter les envoyés du mouvement olympique à la réalité d’un pays plongé dans l’une des crises politiques les plus sérieuses de sa récente histoire. Park Geun-Hye, la désormais ex-présidente sud-coréenne, a été destituée vendredi dernier par décision de la Cour constitutionnelle. Elle a quitté dimanche matin le palais présidentiel (photo ci-dessous), où elle vivait cloîtrée, pour rejoindre sa résidence privée dans le sud de la capitale.
Vendredi 10 mars, la décision de sa destitution a provoqué des affrontements d’une rare violence entre ses partisans et les forces de police. Ils ont été endeuillés par la mort de deux manifestants. Une élection présidentielle doit maintenant être organisée, dans un délai de 60 jours suivant la décision de la Cour constitutionnelle.
Pas le moment idéal pour parler Jeux olympique d’hiver et promotion de l’événement. Mais le calendrier du CIO est ainsi. A 11 mois du début des Jeux d’hiver, la commission de coordination a pris ses quartiers à PyeongChang pour une visite de 3 jours, la huitième depuis l’attribution à la Corée du Sud des JO 2018. Au cœur des discussions, les questions de transport et de logement, placées en tête de liste des sujets prioritaires depuis la récente venue des chefs de mission des délégations étrangères. Il devrait également être question du budget des prochains Jeux d’hiver, dont les chiffres définitifs n’ont pas encore été dévoilés par le comité d’organisation.
Gunilla Lindberg, la présidente de la commission de coordination du CIO, et Lee Hee-beom, le président du comité d’organisation, dirigeront la manœuvre. Ils boucleront cette visite, la première depuis le mois d’octobre dernier, par une conférence de presse commune mercredi 15 mars.
Autre invité, encore plus attendu: Thomas Bach. Le président du CIO doit visiter les sites olympiques, à PyeongChang et Jeongseon. Surtout, il doit diriger une réunion de la commission exécutive du CIO jeudi 16 et vendredi 17. La première de l’année, la première également en Corée du Sud depuis le mois d’août 2011. L’une des plus attendues depuis longtemps.
A l’ordre du jour, le dossier kényan. Le CIO a gelé son aide financière au comité olympique du Kenya. Il pourrait pousser le curseur d’un cran supplémentaire et, possible décision, prononcer sa suspension. La participation des joueurs de la NHL aux Jeux de PyeongChang 2018 sera également posée sur la table des discussions.
Les débats de la commission exécutive pourraient également tourner, au moins en coulisses, autour du sujet de la procédure d’attribution des prochains Jeux d’été. Un double vote 2024/2028 lors de la session du CIO en septembre 2017 à Lima? Thomas Bach et sa garde rapprochée ne sont pas a priori censés aborder la question en fin de semaine à PyeongChang. Mais il serait surprenant qu’elle ne soit pas évoquée vendredi 17 mars, pendant la conférence de presse du président de l’organisation olympique. Une occasion pour le dirigeant allemand de prolonger l’incertitude. Ou, au contraire, de l’enterrer pour de bon.