Le CIO peut respirer: l’idéal olympique inspire encore la jeunesse. A Paris, au moins. A un peu plus de cinq mois du vote pour l’attribution des Jeux de 2024 (et 2028?), le comité de candidature de la capitale française a sorti l’un de ces sondages dont Thomas Bach et ses collègues ne se lassent pas en ces temps de disette. Une enquête d’opinion dont il ressort que les jeunes Français veulent les Jeux olympiques. Ils les veulent à leur porte. Et, si possible, sans avoir à attendre d’en avoir perdu le goût.
Précision: l’enquête Elabe a été conduite à la demande de l’équipe de Paris 2024. Elle a été réalisée en ligne, entre le 21 et le 23 mars 2017, auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 15 à 25 ans. Voilà pour la fiche technique. Classique.
Les résultats, maintenant. Ils sont bons, voire excellents. Les chiffres ne mentent pas: le comité de Paris 2024 a réussi son opération de séduction auprès des jeunes Parisiens, Franciliens et Français. Ils ne votent pas, certes, mais leur soutien au projet ne peut pas faire de mal à la candidature, surtout dans la perspective du sondage d’opinion indépendant mené par le CIO pour accompagner la visite dans les villes postulantes de sa commission d’évaluation.
Premier chiffre: 84% des jeunes Français âgés de 15 à 25 ans sont au courant de la candidature de Paris aux Jeux de 2024. Un taux de notoriété qui grimpe encore et s’approche de la perfection (92%) parmi la jeunesse parisienne. Pas mal.
Deuxième indication: les jeunes ne se contentent pas de connaître l’existence de la candidature olympique, ils la veulent gagnante. Les Jeux pour eux, à la maison. L’enquête Elabe révèle que 82% des personnes interrogées se sont déclarées favorables à l’organisation des Jeux en 2024 à Paris et dans ses environs. Ils sont même 40% à se dire « tout à fait favorables ».
Découverte intéressante: la jeune classe française est optimiste. Elle y croit. 72% des 15-25 ans se mouillent et estiment que Paris 2024 va coiffer Los Angeles sur le poteau et décrocher le pompon. Mais, étrange grand écart, ils sont seulement 13% à avoir répondu que le dossier français allait « certainement » l’emporter le 13 septembre à Lima. On y croit, donc, mais sans aller jusqu’à parier son smartphone. Prudence.
Chiffre prometteur pour les porteurs du projet: 54% des parisiens interrogés confient vouloir s’engager entre 2017 et 2024 si Paris obtient les Jeux. Plus d’un jeune sur deux se verrait bien embarquer sur la navire olympique, comme salarié du comité d’organisation, bénévole ou via le secteur associatif. Sept ans de boulot, une aubaine pour une génération frappée de plein fouet par la crise de l’emploi.
Résultat plus nuancé, voire surprenant: ils sont seulement 58% des sondés à se déclarer intéressés par la perspective d’assister aux compétitions olympiques. Les Jeux à la maison, devant la fenêtre, mais pas vraiment l’envie d’aller au stade? Etrange. En même temps, l’échéance reste lointaine. Plus de 7 ans. Un bail.
L’enquête du comité de candidature est formelle: la perspective d’accueillir les JO 2024 « génère un optimisme et un enthousiasme forts, et est perçue comme une opportunité pour la France et les Français. » Là aussi, l’opération de mobilisation a fonctionné. A la différence de certains de leurs voisins européens, les jeunes Français ne restent pas scotchés aux chiffres du coût des Jeux. Ils sont 89% à penser que les Jeux pourraient constituer « une opportunité pour fédérer les Français autour d’un événement positif ». Sept personnes interrogées sur 10 estiment qu’il s’agit d’un « projet d’avenir pour la France et les Français. » L’avenir. Enfin.