Les cartes ont changé dans la course aux Jeux d’été en 2024. Los Angeles et Paris désormais seules en lice, l’option d’un double vote 2024-2028 brandie par le CIO comme un scénario désormais probable, une session élective sans doute déplacée de Lima à Dubaï ou Abou Dhabi… A cinq mois du vote, le décor devient très flou. La candidature américaine, elle, conserve sa ligne de conduite. Son directeur général, Gene Sykes (photo ci-dessous), l’a expliqué à FrancsJeux.
FrancsJeux: Quelle est votre position, aujourd’hui même, sur l’option d’un double vote 2024-2028 lors de la prochaine session du CIO?
Gene Sykes: Elle n’a pas changé. Notre position est toujours la même, nous l’avons exprimée par un communiqué en début de semaine. Et elle était déjà le reflet de ce que nous pensons depuis le début. Nous apprécions que le CIO se penche sur la question de la procédure de désignation des villes, nous sommes prêts à l’accompagner dans sa réflexion. Mais nous sommes exclusivement concentrés sur notre candidature aux Jeux en 2024.
Vous écartez donc l’option des Jeux en 2028?
Nous n’avons pas dit cela. Nous avons dit que nous étions focalisés sur les Jeux de 2024. Et, dans le même temps, nous travaillons avec le CIO pour faire avancer sa réflexion.
Est-il envisageable que les deux villes candidates trouvent elles-mêmes un accord sur ce double vote?
Il n’est pas possible de spéculer sur un tel scénario. Et je ne le ferais pas. Je peux vous donner toutes les informations possibles sur 2024, un dossier qui retient toute notre énergie, nos ressources et notre attention. Le reste n’est que spéculation.
Ce scénario d’un possible double vote modifie-t-il votre stratégie?
Non. La question ne dépend pas de nous. Sa responsabilité appartient au groupe de travail du CIO appelé à travailler sur cette option. Notre stratégie est toujours la même. Nous sommes désormais concentrés sur la prochaine étape du processus, la visite à Los Angeles de la commission d’évaluation du CIO, prévue du 9 au 12 mai. Nous y consacrons beaucoup du temps et d’énergie, car ses membres vont se rendre sur presque tous les sites de notre dispositif. Cette étape s’annonce très intense.
Avec le recul de deux jours, que pensez-vous de votre présentation devant les fédérations internationales lors de la Convention SportAccord à Aarhus?
Elle nous a satisfaits. Nous y avions consacré beaucoup de temps, avec plusieurs répétitions. Nous voulions être sûrs de délivrer le message que nous voulons transmettre aux fédérations internationales. Le retour été très bon. Nous avons dit tout ce qui était important à nos yeux.
Vous avez beaucoup insisté sur le spectacle, sur la notion de divertissement – « entertainment » – de votre candidature. Pourquoi est-ce aussi important?
Je ne dirais pas que nous insistons sur le divertissement. Nous insistons sur le caractère particulier de Los Angeles, une ville tournée vers la jeunesse. La technologie, « l’entertainment », les médias, sont au cœur de Los Angeles, surtout pour les jeunes. La société qui a inventé Snapchat est basée dans cette ville. Nous pensons que les Jeux olympiques doivent aujourd’hui aller vers la nouveauté, la jeunesse, la fraîcheur, la créativité… Quand nous évoquons les Jeux avec les gens qui sont à l’origine de ces nouveautés, ils répondent immédiatement qu’ils veulent être impliqués. Ils veulent en être, ils veulent aider. En associant les Jeux avec cette communauté, nous pouvons relever l’un des défis majeurs du mouvement olympique: connecter l’olympisme avec la nouvelle génération.
En novembre dernier, à Doha, la première présentation des villes candidates avait été très marquée par l’effet Trump. Il n’en a pas été question cette semaine à Aarhus. Le sujet n’est-il plus d’actualité?
A Doha, l’élection de Donald Trump venait de se passer. Les gens étaient curieux de savoir comment nous la gérions et ce que nous en pensions. Aujourd’hui, les préoccupations se sont déplacées vers les questions du coût des Jeux, du processus de sélection, sur les candidatures elles-mêmes. Le sujet Trump n’est plus nouveau.
Peut-il revenir au centre du débat?
Nous ne croyons pas que les Jeux soient affectés par les questions politiques. Les membres du CIO regardent bien au-delà. Ils s’intéressent à ce que les candidatures peuvent apporter aux Jeux. Pas à la politique.
Aujourd’hui, êtes-vous satisfaits de l’état d’avancement de votre campagne de candidature?
Oui. Nous avons présenté notre vision de façon claire. Nous avons encore quelques nouveautés et surprises à annoncer. Elles devraient renforcer la perception des membres du CIO quant à notre stratégie et la façon dont nous voulons organiser les Jeux. Nous sommes confiants. Nous avons aujourd’hui beaucoup plus de relations et d’échanges avec les membres du CIO que lors de notre première présentation, en novembre dernier à Doha. A l’époque, ils commençaient seulement à penser aux Jeux de 2024. Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus concentrés sur la question.