Qui l’eût cru? Contre toute attente, malgré les rumeurs persistantes, le CIO a choisi de maintenir sa prochaine session, la 130ème du nom, dans la ville péruvienne de Lima. L’organisation olympique en a informé jeudi 13 avril les équipes de candidature de Los Angeles et Paris, avant d’officialiser la nouvelle par un communiqué de presse. La capitale du Pérou servira donc de décor, comme prévu, à une session organisée du 13 au 17 septembre 2017.
Ces derniers jours, le mouvement olympique bruissait pourtant de rumeurs assurant le contraire. A Aarhus, au Danemark, il se racontait la semaine passée pendant la Convention SportAccord que la session serait déplacée à coup sûr. Les villes de Doha, Dubaï et Abu Dhabi étaient citées comme autant de possibles options. Bangkok et Singapour étaient également à l’étude.
Une réunion téléphonique de la commission exécutive du CIO devait trancher la question dans la journée du vendredi 7 avril. Elle a été annulée. Mercredi 12 avril, une nouvelle réunion a remis le dossier sur la table. Lima a été maintenue. Surprenant.
A l’évidence, le CIO a joué la « sécurité », conservant la session sur son lieu initial, écartant du même coup l’alternative d’une relocalisation complexe et coûteuse à 5 mois de l’événement. Il se disait pourtant que Dubaï était prête à accueillir la session en payant de sa poche l’intégralité de la facture, estimée à 4 millions d’euros.
La sécurité, donc. Et, selon les propres mots de Thomas Bach, la solidarité avec une ville et un pays touchés par les intempéries. Les inondations d’une ampleur colossales, conséquences directes du phénomène climatique El Niño, ont dévasté plusieurs régions du Pérou, faisant plus de 100 morts et près d’un million de sinistrés.
Le président du CIO a expliqué : « Cette décision prise par la commission exécutive est aussi un témoignage de solidarité à l’égard du Pérou et de sa population en réponse au souhait exprimé par le gouvernement péruvien, lequel nous a donné l’assurance que la session du CIO serait organisée de manière impeccable. »
Au Pérou, la nouvelle semble avoir été accueillie avec soulagement et espoir. « Le monde entier aura les yeux rivés sur Lima, a déclaré le président péruvien, Pedro Pablo Kuczynski, cité dans le communiqué du CIO. Nous sommes convaincus que la tenue de la session enverra un message fort au Pérou et au reste de la planète, à savoir que nous sommes prêts à accueillir le monde maintenant que la situation d’urgence est derrière nous. »
La semaine passée, le CIO avait consenti un premier geste, accordant au Pérou une aide exceptionnelle de 600.000 dollars pour contribuer à faire face à la catastrophe.
Pour autant, la préparation de la 130ème session, où doit être désignée par les membres du CIO la ville-hôte des Jeux de 2024, et sans doute par un double vote celle de l’édition suivante, s’annonce périlleuse. Le Pérou n’est pas seulement touché par les intempéries. Son mouvement sportif a lui aussi pris l’eau. Le président du comité national olympique, José Quiñones, est suspendu par la justice de toutes fonctions dirigeantes pendant une période de 5 ans. Quant au comité d’organisation des Jeux Panaméricains 2019 à Lima, il a pris un retard dans la préparation de l’événement qui pourrait s’avérer impossible à rattraper.