A un peu plus de trois ans des Jeux de Tokyo 2020, le monde du surf ne cache pas son impatience de découvrir l’univers olympique. Choisi par les organisateurs japonais parmi les 5 nouveaux sports du programme, avec le baseball/softball, l’escalade, le karaté et le skateboard, il attend beaucoup de l’événement. Et s’active déjà pour prolonger après Tokyo 2020 son bail olympique. Fernando Aguerre (photo ci-dessous), le président de la Fédération internationale de surf (ISA), connu dans le mouvement sportif pour l’extravagance de ses tenues vestimentaires, l’a expliqué à FrancsJeux à l’occasion de la dernière Convention SportAccord, en début de mois à Aarhus, au Danemark.
FrancsJeux: A trois ans des Jeux de Tokyo, que représentent aujourd’hui le surf et l’ISA au sein du mouvement olympique?
Fernando Aguerre: Nous gagnons notre place. Nous avons été admis, pendant la Convention SportAccord 2017, comme membre associé de l’Association des fédérations internationales des sports olympiques d’été (ASOIF). L’ISA recense actuellement 100 fédérations nationales, réparties sur les 5 continents. Cette année, les championnats du monde au Danemark ont été marqués, pour la première fois, par la parité hommes/femmes.
Comment se présentent pour le surf les Jeux de Tokyo 2020?
Nous sommes très impatients d’y participer. La compétition regroupera 20 hommes et 20 femmes. Elle se déroulera sur une plage de Chiba, à une heure de Tokyo, sur un site déjà souvent utilisé pour des compétitions nationales et internationales. C’est un bon choix, pour les Japonais et pour l’ISA. Nous voulons faire de cet événement beaucoup plus qu’une simple épreuve de surf. Nous allons organiser, avec les Japonais, un festival du surf à Chiba, au début des Jeux, avec de la musique, du yoga, des démonstrations et de l’initiation à la discipline.
Les deux épreuves olympiques seront-elles payantes, ou au contraire ouvertes au public, dans l’esprit des autres compétitions de surf?
La question n’est pas encore tranchée. Un mixte des deux, sans doute, avec des places payantes, mais également la possibilité pour le public de voir évoluer les concurrents sans billets, depuis des espaces en accès libre.
L’expérience du golf aux Jeux de Rio 2016 a démontré qu’il n’est pas toujours évident pour un nouveau sport de convaincre les meilleurs de participer. Les stars du surf seront-elles présentes aux Jeux de Tokyo?
Elles le seront. Les meilleurs surfeurs du monde n’ont jamais fait mystère de leur envie d’aller aux Jeux. Ils seront présents à Tokyo 2020. De son côté, la ligue professionnelle pousse à fond pour que ses surfeurs participent aux Jeux.
Le label de sport olympique aura-t-il un impact sur l’économie du surf? Peut-il profiter à l’industrie de la discipline?
Le surf est actuellement plus populaire que jamais. Beaucoup de sociétés y sont impliquées depuis longtemps. Le marché se porte très bien. Mais l’impact le plus positif des Jeux ne sera pas économique. Il touchera la jeune génération. Désormais, un surfeur ou une surfeuse de 17 ans peut rêver aux Jeux olympiques sans avoir à changer de sport. Mais le surf ne doit pas seulement intégrer les Jeux à Tokyo, il doit rester dans le programme. Il n’est pas interdit de penser que les choses pourraient se faire rapidement. Le CIO pourrait décider dès la session du mois de septembre à Lima des nouveaux sports pour l’après Tokyo 2020.
Entre Paris et Los Angeles, laquelle des deux villes en course pour les Jeux de 2024 offrirait-elle le meilleur avenir pour le surf dans le programme olympique?
A première vue, Los Angeles, une ville marquée par la culture surf, où les sites naturels sont nombreux. Mais nous avons évoqué la question avec l’équipe de Paris 2024. Les Français sont très intéressés par une épreuve olympique de surf disputée sur des vagues artificielles. Aujourd’hui, la technologie le permet. Les deux options nous plaisent. A l’ISA, nous n’avons pas de préférence entre Los Angeles et Paris.