La candidature de Paris 2024 bénéficiera-t-elle d’un effet Macron? Peut-être. Les prochaines semaines apporteront leur lot de réponses. Mais une chose est sûre: le chef de l’Etat français a volé la vedette à tout le monde, lundi après-midi, à son arrivée à Lausanne pour la session extraordinaire du CIO. Malgré la pluie. En dépit, également, d’un parterre de personnalités digne du gotha.
Pour sa deuxième incursion dans la famille olympique, après son petit-déjeuner le 16 mai dernier à l’Elysée avec les membres de la commission d’évaluation du CIO, Emmanuel Macron a prolongé sans retenue son effort de séduction. Le président de la République a atterri en début d’après-midi à l’aéroport de Payerne, dans le Canton de Vaud. Accompagné de son épouse, Brigitte, il s’est rendu au Musée olympique, où l’attendait Thomas Bach. Sur le parcours, une centaine de badauds, pressés derrière les barrières pour apercevoir le nouveau chef de l’Etat. En alerte, un impressionnant dispositif de sécurité. Selon le quotidien lausannois Le Matin, plusieurs vedettes de gendarmerie surveillaient le cortège depuis le lac.
A l’heure des discours, les deux présidents ont choisi le français. Normal et bien pensé dans un lieu, le Musée olympique, où se dresse une statue de Pierre de Coubertin. « Dans un monde qui se fracture et où les tensions renaissent, nous avons besoin de ces valeurs de paix et de tolérance que le mouvement olympique illustre et incarne formidablement », a suggéré Emmanuel Macron.
« Le CIO a toujours eu d’excellentes relations avec la France, a rétorqué Thomas Bach. Cette visite est un nouveau chapitre de notre histoire commune. Le président Macron et moi-même avons convenu que notre coopération continuerait et se renforcerait, quelles que soient les décisions que prendra le CIO dans les jours et les semaines à venir. Bien sûr, nous avons parlé de la candidature de Paris 2024. Ce serait une belle opportunité de célébrer l’héritage olympique français 100 ans après les Jeux de Paris en 2024. Mais il s’agit de sport et comme le Président le sait de sa propre expérience, la concurrence est rude. »
Réaction d’Emmanuel Macron: « C’est une compétition, nous nous en remettrons à votre sagesse et nous savons que rien n’est jamais acquis ».
Le chef de l’Etat français, invité à dîner lundi soir par Thomas Bach avec les délégations de Los Angeles et Paris à la table d’Anne-Sophie Pic au Beau-Rivage Palace, à Ouchy, doit prendre la parole ce mardi matin à l’occasion des présentations des deux villes candidates devant les membres du CIO et les présidents des fédérations internationales.
Plus tôt dans la journée, Thomas Bach avait préféré l’anglais au français pour accueillir au Musée olympique l’équipe de Los Angeles 2024. En tête de cortège, un habitué de la campagne, le maire Eric Garcetti (photo ci-dessus, à gauche, avec Allyson Felix, Thomas Bach et Michael Johnson). L’élu démocrate, présent à tous les temps forts de l’aventure olympique, a choisi un ton plus direct: « Nous avons deux missions: la première est de ramener les Jeux olympiques en Amérique et l’Amérique vers les Jeux olympiques. La seconde est de ramener les Jeux à Los Angeles ».
Eric Garcetti s’exprimera lui aussi, ce mardi matin, devant les membres du CIO réunis dans l’auditorium du SwissTech de Lausanne. L’exercice lui est familier. Jusque-là, il y a toujours excellé.