Jour anniversaire au Japon. Ce lundi 24 juillet, le pays célèbre J – 3 ans avant l’ouverture des Jeux de Tokyo 2020. Dans trois ans jour pour jour, vendredi 24 juillet 2020, le monde aura les yeux tournés vers la capitale pour une cérémonie d’ouverture organisée dans un stade olympique encore en l’état de chantier.
La date est seulement symbolique. Un lundi presque comme les autres à Tokyo, dominé par le travail pour les 14 millions d’habitants de la mégalopole. Mais elle est aussi l’occasion de pointer quelques-uns des enjeux majeurs de l’événement olympique pour une ville et un pays où les trois années à venir ne s’annoncent pas forcément comme un long fleuve tranquille.
En tête de liste, les transports. Pour la deuxième année, Tokyo organise ce lundi 24 juillet une « Journée du télétravail ». Les entreprises de la capitale et de ses faubourgs sont invitées à pousser leurs salariés à rester travailler à la maison, ou au moins à décaler leurs horaires. Objectif: désengorger un réseau de transports publics souvent saturé, dans la perspective d’une quinzaine olympique en 2020 où chaque journée des Jeux verra se déplacer une moyenne de 920.000 spectateurs.
Selon le site dédié à l’opération, 750 entreprises ou organisations doivent participer à cette journée de test. NTT Data Corp., par exemple, a appelé 7.600 de ses employés à éviter le train ou le métro entre 8 h et 10 h, l’heure matinale de pointe à Tokyo.
Autre défi: le business. Tokyo se prépare à dépenser gros pour les Jeux de Tokyo, avec un budget désormais situé dans une fourchette de 12 à 13 milliards de dollars américains. Mais l’économie japonaise veut profiter à fond de l’événement et de ses retombées les plus immédiates.
Pour y parvenir, tous les secteurs s’activent sans compter leur temps. En tête de cortège, l’industrie des télécommunications teste la 5G, avec l’ambition d’en généraliser l’utilisation pendant les Jeux, notamment pour le transfert des données et des images olympiques.
Le secteur du logement met lui aussi les bouchées doubles. Priorité: mettre un place un équivalent japonais de la location saisonnière, un airbnb local, pour suivre l’exemple des Jeux de Rio 2016. Au Japon, le concept porte le nom de « minpaku ». Une loi en a réglementé le cadre au mois de juin dernier. Les grandes manœuvres peuvent donc commencer. Ratuken Inc., un site de commerce en ligne, annonce le lancement d’un service de « minpaku » dès le mois de janvier prochain. La chaîne d’appartements Leopalace21 Corp. prévoit également de se lancer dans l’aventure.
Même volonté dans le secteur des transports privés. Le groupement de taxis Tokyo Hire-Taxi devrait renouveler d’ici les Jeux de 2020 un tiers de sa flotte de 30.000 véhicules, pour remplacer les voitures par des vans. Objectif: mieux répondre à la demande des groupes de visiteurs.
Enfin, défi d’envergure: le risque de séisme. A trois ans de l’ouverture, la menace ressort dans les médias comme un diable de sa boîte. Naoshi Hirata, le directeur du Centre de recherche sur les prévisions de tremblement de terre, a expliqué la semaine passée à l’AFP que le CIO serait contraint de trouver une autre ville-hôte si la capitale japonaise était secouée par un séisme au cours des trois années à venir.
Réaction rassurante de Toshiro Muto, le directeur exécutif de Tokyo 2020, cité par le Japan Times: « Je n’arrive pas à trouver une seule ville qui soit complètement à l’abri. Mais Tokyo compte parmi les mieux préparées pour les risques naturels. » Les Japonais n’ont pas lésiné sur les moyens pour protéger les futurs sites olympiques des mouvements du sol. La nouvelle enceinte de volley-ball à Ariake, par exemple, cache dans ses fondations un système très coûteux de coussins de caoutchouc. Le budget des Jeux en a fait les frais. La sécurité avant tout.