La fin de la route est proche. Les Jeux sont (presque) faits. Comme annoncé et prévu, le comité Jeux olympiques du conseil municipal de Los Angeles a donné son feu vert, vendredi 4 août, à la nouvelle candidature olympique de la ville californienne, désormais estampillée 2028. Les élus locaux soutenaient le dossier 2024. Ils se rangent comme un seul homme derrière le projet 2028. Eric Garcetti peut garder le sourire.
La réunion du comité JO du conseil municipal s’annonçait comme une formalité. Elle n’a surpris personne. Eric Garcetti, le maire de L.A, et Casey Wasserman, le président de la candidature, ont insisté sans réserve sur les avantages financiers à attendre une olympiade supplémentaire avant de ramener les Jeux d’été aux Etats-Unis. Une contribution du CIO à la hausse, portée à 2 milliards de dollars, contre 1,7 milliard pour les Jeux en 2024. Une avance du CIO de 180 millions de dollars allouée au futur comité d’organisation, assortie d’un fonds de soutien de 160 millions de dollars dédié au développement du sport pour la jeunesse.
Les élus municipaux ont saisi le message. Pour preuve ce commentaire de Paul Krekorian, l’un des membres du comité JO et du conseil municipal de Los Angeles, à sa sortie de la réunion: « Il me semble clair que c’est un meilleur accord pour les habitants de Los Angeles, plus sûr pour les contribuables et pour le budget de la ville que celui que nous avions pour 2024. »
Une nouvelle étape est franchie, mais elle ne sera pas la dernière. Avant de crier victoire, mercredi 13 septembre à Lima, l’équipe de Los Angeles 2028 doit encore rayer quelques lignes à sa feuille de route. La plus formelle ne devrait faire aucun pli. Le CIO et les deux villes candidates, Paris et Los Angeles, doivent parapher un accord tripartite avant l’ouverture de la session dans la capitale péruvienne. Une formalité.
Autre étape, pour les Californiens: un deuxième vote du conseil municipal sur le projet 2028. Vendredi 4 août, la réunion organisée à l’Hôtel de Ville concernait seulement le comité Jeux olympiques. La prochaine, annoncée au plus tard le 18 août, rassemblera le conseil municipal dans sa totalité. Elle ne devrait pas inverser la tendance.
Fait rarissime: les élus de Los Angeles se prononceront en faveur d’un projet sans en connaître avec exactitude le budget. Selon le L.A Times, il sera impossible de procéder en seulement deux semaines à une analyse précise et indépendante des modifications nécessaires à ajuster le projet à l’échéance 2028. La version finale du projet ne sera pas connue avant plusieurs mois.
Le conseil municipal devra donc se prononcer sur une estimation, forcément incomplète. Selon plusieurs analystes américains, les quatre années supplémentaires multiplient les incertitudes, notamment sur les questions économiques (le taux d’inflation, par exemple) et politiques. Dans le dossier 2024, la contribution publique s’élevait à 250 millions de dollars. Elle pourrait être différente pour l’olympiade suivante.
Enfin, il reste à l’équipe de Los Angeles 2028 à trouver un nouveau terrain d’entente avec le comité olympique américain. Il devra porter sur le partage des droits et revenus du marketing. Dans la version 2024, l’équipe de candidature et l’USOC s’étaient entendus sur une répartition 80/20 des recettes sur les six années de préparation des Jeux. Le comité olympique américain aurait reçu 20% des recettes du programme national de sponsoring de LA 2024, soit entre 350 et 400 millions de dollars. Une somme versée par l’USOC en aides directes aux athlètes et aux fédérations olympiques dans la perspective des Jeux.
Qu’en sera-t-il avec les Jeux en 2028? Les discussions sont en cours. Le nouvel accord entre les deux parties doit porter sur 8 ans, entre 2021 et 2028. Il ne devrait pas apporter de grand changement au partenariat initial. « Larry Probst (président de l’USOC), Scott Blackmun (directeur exécutif), et moi-même sommes amis depuis plus de 20 ans. Nous sommes bien déterminés à le rester au cours des 11 prochaines années », a suggéré Casey Wasserman, le président de Los Angeles 2028. Affaire à suivre.