Les Jeux sont faits. Mercredi 13 septembre, la session du CIO attribuera à Paris l’organisation des Jeux d’été en 2024. Tout autre scénario aurait l’allure et les effets d’un séisme. Pour l’équipe parisienne, le vote de l’organisation olympique marquera l’aboutissement d’une campagne de deux années et un jour, officiellement débutée le 12 septembre 2015 avec l’envoi à Lausanne d’une lettre de candidature. Mais le projet olympique français avait débuté bien avant l’ouverture du processus de sélection de la ville-hôte. A moins d’un mois du grand jour, FrancsJeux revient en détail sur les moments clés, souvent décisifs, qui ont marqué le parcours de Paris 2024.
- 23 mars 2015. Anne Hidalgo, la maire de Paris, apporte publiquement son soutien au projet. Elle demande à son conseil municipal de se prononcer sur la candidature. Il le fera le mois suivant, le 13 avril, en adoptant un vœu sur Paris 2024. Quelques mois plus tôt, Anne Hidalgo ne faisait pourtant pas mystère de ses réticences à s’engager dans l’aventure. En novembre 2014, elle avait répondu sans nuance à une déclaration du chef de l’Etat, François Hollande, au 20 heures de TF1 (« Je suis favorable à ce que la ville de Paris, si elle en décide, présente sa candidature« ), en martelant lors d’une conférence de presse: « Rien ni personne ne me fera changer de calendrier ou de méthode ». La lecture de l’étude d’opportunité d’une candidature aux Jeux, remise à la maire de Paris le 12 février 2015, a levé ses derniers doutes.
- 18 décembre 2015. Création du comité de candidature Paris 2024, un Groupement d’intérêt public (GIP), dont Tony Estanguet et Bernard Lapasset partagent conjointement la présidence. Cinq jours plus tôt, à l’issue des élections régionales, Valérie Pécresse (Les Républicains) a succédé à Jean-Paul Huchon (PS) à la présidence de la région Ile-de-France. Un changement de majorité qui n’affecte pas la candidature: la nouvelle élue se range sans un bémol dans le camp des soutiens à Paris 2024.
- 13 septembre 2016. Début de la campagne de mobilisation nationale avec la première étape de la tournée de Paris 2024 en province. L’équipe de candidature se déplace à Marseille, ville choisie pour les épreuves de voile, où elle tient son premier conseil d’administration délocalisé. La candidature de Paris devient aussi celle de la France.
- 3 février 2017. Début de la troisième et dernière phase de la campagne pour Budapest, Los Angeles et Paris, les trois dernières villes en lice. Une ultime phase où les équipes de candidature peuvent déployer leur communication à l’international. Le soir même, Paris 2024 dévoile son slogan, « Made for sharing », sur la Tour Eiffel. Sa version anglaise, présentée en premier, fait polémique. L’Académie française, notamment, se fend d’un communiqué de presse pour exprimer sa « réprobation devant la décision du comité d’accorder la priorité à la langue anglaise ». Réponse du directeur général de la candidature, Etienne Thobois: « Notre travail, c’est de convaincre 95 membres du CIO, qui viennent de 67 pays. Or, 80% des votants nous demandent de leur faire parvenir les documents en anglais. »
- 16 mai 2017. Emmanuel Macron, le nouveau chef de l’Etat, reçoit pour un petit-déjeuner à l’Elysée les membres de la commission d’évaluation du CIO, au dernier jour de leur visite à Paris. Quatre jours plus tôt, avant même sa prise de fonction, il a eu un échangé téléphonique avec Thomas Bach. Le 17 mai, Laura Flessel, l’ancienne escrimeuse multiple médaillée olympique, engagée dans le projet olympique depuis le début, est nommée ministre des Sports.
- 11 juillet 2017. Emmanuel Macron se rend à Lausanne pour la session extraordinaire du CIO. Il confirme et répète l’engagement de l’Etat dans le projet olympique et paralympique. Le jour même, les membres du CIO se prononcent à l’unanimité pour un double vote 2024-2028 lors de la session du mois de septembre à Lima. Le 2 août, Los Angeles annonce se porter désormais candidate aux Jeux de 2028. Pour Paris, la voie est libre. Champagne.