Le rideau est tombé, samedi 2 septembre à Hambourg, sur les championnats du monde masculins de boxe. Sur le ring, 10 nouveaux champions du monde, dont 5 Cubains, et un Français, Sofiane Oumiha, sacré en moins de 60 kg. Au premier rang des spectateurs, CK Wu, le président de l’AIBA. Attaqué depuis plusieurs semaines par une majorité des membres de son comité exécutif, le Taïwanais était annoncé en position de faiblesse. A Hambourg, il a semblé très solide sur ses jambes. Il a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux: Dans quel état se trouve aujourd’hui l’AIBA ?
CK Wu: L’AIBA est en excellente santé. Elle est toujours sous mon autorité. Les championnats du monde viennent de se terminer à Hambourg. On annonçait des polémiques, des histoires, une crise. Que s’est-il passé ? Rien. Absolument rien. Mes adversaires, ceux qui ont constitué en toute illégalité un comité exécutif intérimaire (IMC), ont tous disparu après quelques jours de présence à la compétition. Je leur avais donné des accréditations. Ils sont venus, puis ils sont repartis avant la fin. Quel signal envoient-ils en abandonnant ainsi la place ? S’ils veulent combattre, ils doivent se montrer.
Vos adversaires invoquent un manque de transparence. Ils pointent du doigt l’existence d’un prêt de 10 millions de dollars souscrit auprès d’une société en Azerbaïdjan…
Tout cela est faux. L’AIBA n’a jamais emprunté d’argent en Azerbaïdjan. Le prêt avait été souscrit à l’époque par l’ancien directeur général. Quant à la transparence, nous ne cachons rien de nos comptes. Du côté de mes adversaires, en revanche, on peut s’interroger. Qui finance leurs voyages, leurs séjours, les frais d’avocats ? Qui est derrière ?
Pourquoi tout cela arrive-t-il aujourd’hui ?
Ils ont tenté un coup, un putsch. Ils ont essayé. Mais je suis toujours en place. A Hambourg, j’ai eu une réunion avec les présidents de plus de 50 fédérations nationales. Ils ont tenu à m’applaudir. Ils voulaient prendre des photos à mes côtés. La réalité est là. Le reste, ce sont des rumeurs.
La justice a été saisie de l’affaire. Elle a entendu les deux parties, elle doit rendre sa décision à la mi-septembre. Qu’en attendez-vous ?
Je fais confiance à la justice suisse pour faire respecter la loi. Et la loi est du côté de l’AIBA. Nous respectons les statuts de notre organisation. Mes adversaires, eux, ont constitué un comité exécutif intérimaire qui n’a aucune existence légale. Il ne figure rien de tel dans les statuts de l’AIBA.
Vos adversaires demandent l’organisation d’un congrès extraordinaire avant la fin de l’année. Etes-vous prêt à en passer par là ?
Avant de parler d’un congrès extraordinaire, attendons la décision de la justice suisse. Ensuite, nous verrons. Mais il me semble difficile à un comité exécutif intérimaire sans la moindre existence légale de demander un congrès extraordinaire. Surtout, un tel congrès coûterait de l’argent aux fédérations nationales. Un argent qui serait mieux utilisé à développer la boxe à travers le monde.
Vous soutenez que l’AIBA est en excellente santé. Mais qu’en est-il de la boxe ? Diriez-vous qu’elle se porte mieux que jamais ?
Certainement. La boxe se porte très bien, elle le doit à ses boxeurs, à ses coachs, à ses juges. Nous venons d’assister à des championnats du monde masculins à Hambourg où les performances ont été au rendez-vous. Surtout, ils n’ont pas été entachés par une seule affaire d’arbitrage. La boxe progresse, elle se développe. Le reste est accessoire.
Quelle vision avez-vous pour l’avenir de la boxe ?
Je suis un architecte, c’est mon premier métier. Je crois que je sais construire. L’année 2017 a été celle de l’Afrique. Nous avons accordé des moyens importants pour développer la pratique dans ce continent. Je suis très heureux du résultat. Personne ne s’intéressait aux pays africains. Moi, je m’en occupe. J’ai mis en place un programme, j’ai trouvé des sponsors. L’histoire de la boxe africaine est magnifique. L’an prochain, je souhaite développer la pratique dans les Caraïbes. Ils ont besoin d’aide. En 2019, nous porterons nos efforts vers l’Océanie. Voilà ma vision.
L’an prochain, le congrès de l’AIBA sera électif. Serez-vous candidat à un nouveau mandat ?
Je ne vous le dirai pas. Je ne serai pas président éternellement, mais j’ai un plan pour l’avenir de l’AIBA et de la boxe. Je veux laisser un héritage. Un héritage solide. Le reste ne m‘intéresse pas.