Curieux timing. Au moment où le mouvement olympique observe le Brésil avec un air de dégoût, choqué par les soupçons de corruption qui pèsent sur Carlos Nuzman, un autre Brésilien s’apprête à prendre les rênes du comité paralympique international. Andrew Parsons, 40 ans, a été élu ce vendredi 8 septembre à la présidence de l’IPC. Le natif de Rio de Janeiro, vice-président de l’institution depuis 2013, grimpe une nouvelle marche. Il succédera au Britannique Philip Craven, pour devenir le troisième président de l’IPC depuis sa création en 1989.
Sur le papier, le scrutin s’annonçait serré. Avec 4 candidats en lice, on le pressentait indécis. Pourtant, tout s’est joué en un seul tour, ce vendredi à Abu Dhabi. Dans la salle, 163 votants. Pour l’emporter, il fallait à l’un des postulants réunir au moins 82 voix. Andrew Parsons en a raflé 84 dès le premier tour. Il décroche la mise sans avoir eu besoin de retourner aux urnes.
Andrew Parsons a devancé la Chinoise Zhang Haidi, créditée de 47 voix, le Danois John Petersson (19 voix), et le Canadien Patrick Jarvis (12). Une victoire sans nuance. Une forme de plébiscite pour le Brésilien, président de son comité national paralympique depuis 2009.
Le clan chinois, rangé en bon ordre derrière sa candidate, Zhang Haidi, a bien essayé de contester le résultat. Un appel a été déposé pour recompter les voix, mais il a été rapidement rejeté par la commission d’éthique de l’IPC.
Visiblement très ému, Andrew Parsons a eu du mal à trouver ses premiers mots de nouveau chef d’orchestre du mouvement paralympique. Il a félicité ses trois rivaux, remercié les votants de leur confiance, puis assuré qu’il mettrait toute son énergie au profit d’une organisation en plein développement. Puis le Brésilien a confié: « Cette journée est sans doute le plus belle de ma vie, après la naissance de ma fille et le jour de mon mariage avec mon épouse, Marcela. »
Dans la foulée, l’IPC s’est dotée d’un nouveau vice-président, le Néo-Zélandais Duane Kale, 50 ans, quadruple champion paralympique de natation aux Jeux d’Atlanta en 1996. Il l’a emporté d’une courte tête, 81 voix à 79, face au Danois John Petersson, qui postulait aux deux fonctions les plus élevées, président et vice-président.
Andrew Parsons ne succédera pas immédiatement à Sir Philip Craven. Le Britannique, président de l’IPC depuis 16 ans, a souhaité conserver son siège encore 4 semaines, histoire d’assurer une transition en douceur avec son remplaçant.
Le Brésilien hérite d’une organisation au sommet de sa forme. Sous l’impulsion de Philip Craven, l’IPC n’a pas seulement affirmé sa fermeté face au dopage, faisant fi des pressions pour exclure la Russie de Jeux de Rio. Elle a surtout consolidé ses comptes. Son dernier rapport annuel, présenté en amont de l’assemblée général d’Abu Dhabi, a révélé pour l’année 2016 des revenus très légèrement en-dessous de la barre des 20 millions d’euros, soit presque le double qu’au terme de l’olympiade précédente (10,3 millions d’euros en 2012, 6,4 millions en 2008). En l’espace de huit ans, l’IPC a multiplié ses revenus par trois. Un résultat rendu possible par la hausse du marketing et des droits de télévision des Jeux paralympiques.