J – 3 pour l’équipe de Paris 2024. A quelques dizaines d’heures du grand moment, les leaders de la délégation française ont pris position dans la capitale péruvienne. Ils ont investi le Swissôtel, où ils ont rencontré dimanche en fin de matinée les médias internationaux. L’heure n’est plus au conditionnel. On parle ouvertement de victoire, sans craindre de détailler déjà l’après 13 septembre 2017. L’ambiance se veut détendue, les tenues décontractées.
Tony Estanguet, le co-président de Paris 2024, monopolise souvent le temps de parole. Normal. Il revient sur la campagne, évoque les prochains jours, dessine l’avenir. Interview.
FrancsJeux: Dans quel état d’esprit se trouve aujourd’hui l’équipe de Paris? Etes-vous détendus?
Tony Estanguet: Détendus, non, car nous sommes des compétiteurs, nous ne voulons pas être critiqués pour avoir mal négocié la fin de l’épreuve. Nous mettons encore beaucoup d’énergie dans la présentation de mercredi devant les membres du CIO. Nous voulons montrer tous nos atouts. Nous restons aussi très disponibles, notamment pour les médias.
Quel sera le ton du discours que vous allez délivrer mercredi 13 septembre devant le CIO?
Avec le double vote, le ton a changé. Il s’agira désormais moins de convaincre les membres du CIO que de leur montrer que Paris sera le bon partenaire au cours des années à venir. Nous allons chercher à prouver que Paris saura accompagner l’avenir du mouvement olympique en offrant des Jeux uniques. Mais nous allons aussi insister sur le soutien de la population française. Un sondage publié dimanche 10 septembre révèle que 83% des Français estiment que les Jeux de 2024 sont une bonne idée et veulent y participer. J’ai travaillé mon discours depuis deux semaines. Il a été plus facile à boucler que les précédents.
Allez-vous collaborer avec Los Angeles dans la préparation des Jeux?
Oui. Avec Los Angeles, nous ne sommes plus compétiteurs, mais désormais partenaires. J’en suis très heureux. Nous avons déjà entamé des discussions avec eux, elles révèlent un désir commun de travailler ensemble. A Paris, nous allons notamment pouvoir en profiter dans le domaine des nouvelles technologie. Nous aurons des programmes communs.
Les athlètes ont souvent été mis en avant au cours de la campagne. Le seront-ils encore?
Oui. Pour cette présentation finale, mercredi à Lima, nous en avons fait venir plusieurs. Il a fallu faire un choix, il n’a pas été facile. Au début de la campagne, nous avions deux options: miser sur 2 ou 3 athlètes vedettes, pour incarner la candidature, ou en impliquer un plus grande nombre. J’ai préféré cette deuxième option. Au total, environ 1500 athlètes français ont participé à la campagne de candidature. Ils appartiennent à différentes générations, dont la génération 2024.
Revenons sur le passé. Avant la décision du CIO de procéder à un double vote, où en était votre décompte des voix dans la perspective d’un véritable scrutin, avec un ou plusieurs adversaires?
La stratégie internationale a toujours été au coeur de notre projet. Nous l’avons assumée à tous les stades de la campagne. Et notre objectif a toujours été d’être très bien positionné. Mais le décompte des voix n’est pas intervenu avant le début de l’année 2017 et l’ouverture de la campagne internationale.
Où en étiez-vous alors?
Nous étions devant. Mais, selon nos estimations, nous avons toujours été devant.