Les Américains ont débarqué. La délégation de Los Angeles a posé ses malles à Lima, dimanche soir, avec un temps de retard sur l’équipe parisienne. Un colonie californienne aux effectifs volontairement réduits, conduite par des visages connus, comme ceux de Michael Johnson et Allyson Felix. En tête de cortège, Eric Garcetti, le maire démocrate de la Cité des Anges. L’âme de la candidature. Son meilleur ambassadeur. A l’avant-veille du jour J, il a rencontré la presse internationale au centre de convention de la capitale péruvienne. Un exercice où il excelle.
FrancsJeux: Paris aura 2024, puis Los Angeles 2028. Avez-vous le sentiment de devoir attendre quatre années supplémentaires pour organiser les Jeux?
Eric Garcetti: Non. Deux grandes villes étaient en compétition, elles ont toutes les deux gagné. A Los Angeles, nous n’avons pas le sentiment de passer en deuxième, car nous avons obtenu avec cet accord des avantages qu’il était difficile de refuser. Surtout, les habitants de Los Angeles n’auront pas à attendre pour bénéficier des Jeux. L’héritage sera immédiat. Grâce à la contribution du CIO, nous allons pouvoir rendre le sport accessible à tout le monde, dans tous les parcs publics de la ville.
Que partagez-vous avec Anne Hidalgo, la maire de Paris, sur la vision des Jeux et de leur héritage?
Beaucoup de choses. Nous sommes très proches sur les questions d’environnement, d’immigration, mais également sur les aspects économiques. J’adore l’idée que nous ne soyons pas des concurrents, mais désormais des partenaires.
Concrètement, quelle forme prendra votre partenariat avec Paris 2024 dans la préparation des Jeux?
J’en ai déjà parlé avec Anne Hidago. Nous voulons en faire une réalité, notamment sur le plan de l’environnement. Nous allons faire des Jeux responsables, en allant plus loin que le seul slogan. Nous pourrions même aller jusqu’à partager les sièges des sites de compétition. Au lieu de les détruire ou les recycler, Paris pourrait nous les envoyer pour les utiliser sur les équipements temporaires que nous aurons à Los Angeles. Nous pourrons également être partenaires sur les questions d’intégration. Paris et Los Angeles ont en commun un grand nombre d’immigrés. Nous devrons faire en sorte que tous les habitants de nos deux villes participent à la fête. Enfin, en ayant l’un et l’autre un minimum de sites à construire, nous pourrons nous concentrer sur les gens. Je ne connais pas les statistiques de Paris, mais à Los Angeles l’obésité touche 26,5% de la population. Avec les Jeux en 2028, nous allons insister sur l’importance de l’activité physique, du sport-santé et du bien-être, soigner l’asthme et le diabète.
Vous avez souvent insisté sur votre volonté de servir le mouvement olympique. En 2028, que pourra apporter Los Angeles à l’avenir des Jeux?
Le début d’une nouvelle ère. Les nouvelles technologies dans la Silicon Valley, le divertissement avec Hollywood… Nous avons tout cela chez nous, à notre porte. A Los Angeles, les Jeux et le mouvement olympique vont être reconnectés avec la jeunesse et les nouvelles générations.
Aurez-vous un mot pour les victimes de l’ouragan Irma, mercredi 13 septembre, pendant votre présentation finale devant les membres du CIO?
Je ne sais pas encore, mais je veux avoir une pensée pour ces victimes aujourd’hui à Lima. Irma a frappé moins fort que nous le craignions. Mais l’année 2017 restera aux Etats-Unis une terrible année en termes de catastrophes naturelles, de désastres et de souffrances, avec les inondations au Texas et l’ouragan en Floride. Nous avons des gens de Los Angeles parmi les équipes d’assistance actuellement sur le terrain en Floride. Aujourd’hui, le monde est devenu global. Les événements récents le démontrent. Les divisions politiques, ethniques et sociales sont aujourd’hui ressenties partout sur la planète.