Les effectifs gonflent au CIO. Vendredi 15 septembre dernier, l’institution a intronisé à Lima, au dernier jour de sa session, huit nouveaux membres. Parmi eux, un Belge, Ingmar De Vos (photo ci-dessus, au centre, avec Thomas Bach).
A 54 ans, le président de la Fédération équestre internationale (FEI) devient le second représentant du mouvement sportif belge au CIO. Il rejoint Pierre-Olivier Beckers, le président du comité national olympique. Il a évoqué avec Philippe Van de Weyer, le spécialiste des questions olympiques au quotidien Le Soir, son nouveau statut de membre de l’organisation olympique, et sa vision de l’avenir des sports équestres.
Membre du CIO, un honneur et une reconnaissance
« C’est un grand honneur que m’ont fait le président Thomas Bach en me demandant de rejoindre le CIO, puis le comité exécutif qui a proposé mon nom à la session, et enfin les membres qui ont voté pour moi. C’est aussi, je pense, une reconnaissance pour ce que la Fédération équestre internationale a fait en termes de propositions de réformes pour l’Agenda 2020 et en matière de bonne gouvernance. Nous avons en effet modifié le format de notre sport pour les prochains Jeux olympiques. Dans le même quota de 200 athlètes, nous avons réduit leur nombre par équipe de 4 à 3, ce qui va nous permettre d’avoir plus de pays participants, une avancée importante dans le cadre de l’universalité du sport. Nous avons aussi proposé que les fédérations internationales soient plus impliquées dans l’organisation des Jeux. Rio a été, en ce sens, un bon exemple puisque nous avons repris certains aspects de l’organisation à notre compte, comme le terrain et sa maintenance. »
Président de la FEI, un bail à moyen terme
« J’ai été élu président de la FEI en décembre 2014 pour une durée de quatre ans. Je serai donc soumis à un nouveau vote l’an prochain. A la FEI, on a la possibilité d’exercer trois mandats de quatre ans maximum. Quoi qu’il arrive, je ne pourrai plus être réélu fin 2026. »
Les sports équestres, un fort potentiel de développement
« Nos enjeux sont les mêmes que les autres disciplines : rendre notre sport plus attractif, plus facile à comprendre par un plus grand nombre, se connecter avec la jeunesse, promouvoir le sport. Les sports équestres ont leurs spécificités: nous n’avons pas seulement les athlètes « humains », mais aussi les chevaux. La discipline est assez technique et complexe. Mais elle continue à progresser, j’en suis fier. Nous avons encore un gros potentiel de développement dans de nombreuses parties du monde. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai prolongé mon séjour de Lima en Amérique du Sud, où je rends visite à plusieurs fédérations nationales pour me rendre compte de leurs besoins. »
L’équitation et le dopage
« Nous avons une législation antidopage très spécifique, parce que ce ne sont jamais les chevaux qui prennent la décision de se doper… Notre système est beaucoup plus strict que celui qui est appliqué pour les humains. Aucun produit exogène au corps du cheval n’est autorisé. Depuis les Jeux de Pékin, où nous étions basés à Hong Kong et où nous avons eu quelques problèmes, la réglementation a changé. Nous avons désormais deux listes, une avec des produits complètement interdits, une autre avec des produits autorisés pour médication, mais interdits en compétition parce que les chevaux doivent s’y présenter en bonne santé. Nous avons aussi organisé beaucoup de campagnes d’information. Elles ont dû porter leurs fruits, car nous n’avons eu aucun cas positif à Londres 2012 et à Rio 2016. »
Président de la FEI mais ni militaire ni membre d’une famille royale
« La FEI a eu d’abord à sa tête, depuis sa création en 1921, plusieurs militaires, puis des « royals » comme le prince Bernhard des Pays-Bas, le prince Philip, duc d’Edimbourg, la princesse Anne d’Angleterre ou, juste avant moi, la princesse Haya de Jordanie. Je ne suis ni l’un ni l’autre. Tous ont apporté leurs connaissances, mais nous sommes arrivés à un stade où le sport est devenu plus professionnel, ce qui demande qu’un président s’investisse 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. C’est un développement normal, qui a lieu dans d’autres sports. Cela démontre aussi une certaine démocratisation de notre sport. »