Mauvaise nouvelle ou simple contretemps? Un peu des deux, sans doute. Invité à se prononcer mercredi 11 octobre sur son soutien à une candidature de Sion aux Jeux d’hiver 2026, le Conseil fédéral suisse a décidé de ne rien décider. Au moins pour l’instant.
Les membres du gouvernement ont certes mené une première discussion sur le sujet, mais sans parvenir à la conduire à son terme. Résultat: une décision repoussée à une séance ultérieure. Un scénario qui rappelle la situation de la candidature de Calgary, dans l’Alberta, où le conseil municipal peine à trancher et reporte sa décision.
Question: l’attentisme du Conseil fédéral sur le dossier 2026 trahit-il une opposition de certains de ses membres à l’idée d’une candidature aux Jeux d’hiver? Officiellement, non. « N’en tirez pas de conclusions hâtives, insiste son porte-parole, André Simonazzi, cité par Le Temps. Il s’agit d’un dossier complexe, avec des sommes importantes en jeu. Le Conseil fédéral prend toujours du temps pour décider dans ce genre de dossier. » Compris.
Même son de cloche, rassurant mais concerné, chez Frédéric Favre, le conseiller d’Etat valaisan chargé des Sports: « Nous parlons du quatrième événement mondial et sans doute le plus grand que la Suisse puisse organiser. Je trouve normal que le Conseil fédéral prenne son temps pour prendre une décision aussi importante. »
Il n’empêche, les porteurs du projet espéraient passer l’étape du 11 octobre sans avoir à modifier leur planning. Leur président Jean-Philippe Rochat en tête, ils attendaient un feu vert du gouvernement pour continuer leur campagne sans marquer une pause prolongée.
Jean-Philippe Rochat tempère: « Je n’ai aucun élément d’information qui me laisse penser que cette décision est liée à la qualité de notre dossier. Nous continuons à travailler et il n’est pas garanti que nous obtenions une décision la semaine prochaine. Dans tous les cas, sur le dossier technique, nous sommes en avance sur nos concurrents étrangers. »
Solide et responsable, fortement marqué par l’Agenda 2020 du CIO, le projet de Sion 2026 ne semble pas de nature à précipiter le gouvernement suisse vers la banqueroute. Son budget a été établi à 1,9 milliard de francs suisses, soit 1,65 milliard d’euros. La participation du Conseil fédéral s’élèverait à 700 millions de francs suisses. Le risque financier est très mesuré.
Et pourtant, la presse helvétique croit savoir que la discussion a été très approfondie, mercredi 11 octobre, lors de la réunion du Conseil fédéral. Le ministre des Sports, Guy Parmelin, a tenté de convaincre ses collègues du gouvernement de s’engager sans tarder en faveur du projet. Mais au moins deux voix se seraient levées pour demander à serrer le frein à main. Le Temps révèle que la socialiste Simonetta Sommaruga se serait opposée sur le fond. Un autre ministre aurait demandé des précisions à Guy Parmelin, notamment sur les questions financières et environnementales.