Son salaire au futur comité d’organisation des Jeux a fait polémique. La facture de la présence française à Lima l’a contraint à sortir sa règle à calcul. Mais Tony Estanguet n’est pas homme à tirer le frein à main à la première contrariété. Le patron désigné des Jeux de Paris 2024 reste un homme pressé. A 7 ans de l’événement, il le dit et insiste: « Pas de temps à perdre. »
Les travaux, d’abord. La candidature parisienne les a voulus réduits au strict minimum, un centre aquatique, un village pour les athlètes, un autre pour les médias. « Mais il ne faut pas traîner, martèle Tony Estanguet dans Le Figaro. Il ne faut pas qu’on prenne un an dans les dents en 2018. Il faut qu’on attaque dès le début de l’année. Les prochaines étapes sont la constitution de la Solidéo, la Société de livraison des éléments olympiques, et la loi olympique qui est un outil juridique qui va l’accompagner. » A fond, donc. Aucun retard ne sera toléré.
Le comité d’organisation? Même volonté de mettre tous les wagons dans le bon ordre. Il devrait être opérationnel au cours du premier trimestre de l’année 2018. Dans l’intervalle, le futur ex comité de candidature expédie actuellement les affaires courantes dans une ambiance de fin de règne. Vingt-cinq de ses salariés ont quitté les bureaux en début de semaine. Une douzaine d’autres les avaient précédés à la fin du mois de septembre.
Tony Estanguet explique: « Je souhaite un recrutement qui soit au niveau de ce projet, qu’il reflète la diversité. Il faut des jeunes, des athlètes, un public en prise avec l’ambition de ce projet. On va constituer l’équipe de France des comités d’organisation. On a remis les compteurs à zéro, mais il y a l’envie collective, avec les mêmes acteurs, de travailler à la réussite du projet ».
Le sport, enfin. Tony Estanguet le sait, la réussite des Jeux de 2024 passera aussi par celle des athlètes français. Laura Flessel, la ministre des Sports, n’a pas craint de se mouiller en avançant déjà le chiffre de 80 médailles. Tony Estanguet garde le pied sur l’accélérateur. « C’est une priorité pour le sport français, pour le mouvement olympique, pour l’État qui a des responsabilités sur la gestion du haut niveau. Le choix de Claude Onesta (nommé par Laura Flessel chargé de mission sur le haut niveau) est une bonne idée. Il a eu des résultats, une expertise. Là-dessus, il ne faudra pas traîner non plus. Il faut être ambitieux et optimiste. Ne nous rabaissons pas. Soyons positifs et certains que nous pouvons réussir ces Jeux… » Allez, au boulot.